Les consignes automatisées d’InPost se déploient en France
un nouveau défi se profile pour le leader européen de la livraison express de colis. Avec le rachat de Mondial Relay, l’entreprise polonaise part à la conquête du marché hexagonal.
L’année a démarré sur les chapeaux de roue pour la firme polonaise InPost. Après avoir fait son entrée en Bourse à Amsterdam le 27 janvier, le groupe vient d’acheter la société de messagerie Mondial Relay. Une acquisition dictée par la volonté de son PDG, Rafal Brzoska, de devenir le n° 1 européen de la distribution de colis via des consignes intelligentes et automatiques (automated parcel machines, APM).
« Les APM offrent de multiples avantages. Ils diminuent de 25 % le coût d’acheminement par rapport à celui effectué au domicile du client souligne Romain Dei Tos, analyste-gérant chez Talence Gestion. Les usagers récupèrent leurs colis à n’importe quelle heure et sept jours sur sept. Avec ces automates, les contraintes d’une nouvelle livraison pour absence du client sont éliminées : un gain non négligeable en termes de frais pour les entreprises de commerce en ligne et un plus pour la planète. Les APM réduisent respectivement de 66 % et de 90 % l’empreinte carbone des livraisons faites en ville et en zone rurale. L’informatique embarquée permet d’optimiser la maintenance et d’enregistrer les habitudes des particuliers pour maximiser le niveau d’occupation des consignes. » En Pologne, pays test, la société, qui possède un réseau de 11 700 automates, domine le secteur avec 43 % de parts de marché, les APM représentant 85 % de son chiffre d’affaires. Et ce n’est pas fini, car elle prévoit d’en installer près de 2 500 par an et a déployé ses premiers APM réfrigérés pour assurer les commandes d’aliments frais et de surgelés.
« Fort de son savoir-faire, InPost compte bien s’appuyer sur la solide implantation du réseau Mondial Relay en France, mais également en Belgique et en Espagne pour poursuivre sa stratégie de développement, observe Olivier David, gérant chez Vega IM. La firme anticipe pour les trois prochaines années une progression annuelle moyenne de 28 % de son chiffre d’affaires et de 32 % de son résultat d’exploitation. De belles perspectives qui pourraient, à terme, conduire à son rachat par un géant de l’e-commerce comme Amazon. »