« Dieselgate » : le symbole d’un passé... révolu
Alors que l’affaire des moteurs truqués semblait oubliée, Renault, Peugeot, Volkswagen et Citroën viennent d’être mis en examen.
Peutêtre espéraientils que l’affaire avait été enterrée sous les piles de dossiers en attente chez les magistrats. Mais la justice a la mémoire longue. Près de six ans après l’ouverture de l’enquête sur le volet français du « dieselgate », Renault, Peugeot, Citroën et Volkswagen ont été mis en examen pour « tromperie aggravée ». Ils sont soupçonnés d’avoir utilisé des logiciels afin de minimiser le niveau réel d’émissions polluantes de leurs véhicules lors des tests d’homologation – à l’instar de Volkswagen qui, après avoir avoué aux EtatsUnis, a dû payer plus de 30 milliards d’euros d’amende. En France, les constructeurs nient en bloc.
Difficile de savoir de quel côté le glaive de la justice tricolore va tomber. Seule certitude, à l’époque des faits, tout le monde savait pertinemment que les moteurs étaient bien plus polluants sur la route que lors des contrôles. Un rapport rendu à l’été 2016 par une commission d’enquête indépendante avait démontré que l’écart pouvait atteindre 377 % sur les émissions d’oxydes d’azote (NOx) ! L’explication ? La norme d’homologation NEDC qui a perduré jusqu’en 2020 avait tout d’une passoire ! Les tests relevaient de la responsabilité des fabricants, et n’étaient jamais exécutés en conditions réelles. Acculés par le « dieselgate », les industriels ont accepté le passage à la norme WLTP, largement plus contraignante et certifiée par des organismes indépendants. Bien sûr, rien ne permet d’affirmer qu’une nouvelle manipulation serait aujourd’hui impossible. Mais le virage de l’électrification a été pris, bon gré mal gré, par des constructeurs qui savent que les moteurs thermiques ont entamé leur chant du cygne.