L'Express (France)

« Dieselgate » : le symbole d’un passé... révolu

Alors que l’affaire des moteurs truqués semblait oubliée, Renault, Peugeot, Volkswagen et Citroën viennent d’être mis en examen.

- PAR EMMANUEL BOTTA

Peutêtre espéraient­ils que l’affaire avait été enterrée sous les piles de dossiers en attente chez les magistrats. Mais la justice a la mémoire longue. Près de six ans après l’ouverture de l’enquête sur le volet français du « dieselgate », Renault, Peugeot, Citroën et Volkswagen ont été mis en examen pour « tromperie aggravée ». Ils sont soupçonnés d’avoir utilisé des logiciels afin de minimiser le niveau réel d’émissions polluantes de leurs véhicules lors des tests d’homologati­on – à l’instar de Volkswagen qui, après avoir avoué aux EtatsUnis, a dû payer plus de 30 milliards d’euros d’amende. En France, les constructe­urs nient en bloc.

Difficile de savoir de quel côté le glaive de la justice tricolore va tomber. Seule certitude, à l’époque des faits, tout le monde savait pertinemme­nt que les moteurs étaient bien plus polluants sur la route que lors des contrôles. Un rapport rendu à l’été 2016 par une commission d’enquête indépendan­te avait démontré que l’écart pouvait atteindre 377 % sur les émissions d’oxydes d’azote (NOx) ! L’explicatio­n ? La norme d’homologati­on NEDC qui a perduré jusqu’en 2020 avait tout d’une passoire ! Les tests relevaient de la responsabi­lité des fabricants, et n’étaient jamais exécutés en conditions réelles. Acculés par le « dieselgate », les industriel­s ont accepté le passage à la norme WLTP, largement plus contraigna­nte et certifiée par des organismes indépendan­ts. Bien sûr, rien ne permet d’affirmer qu’une nouvelle manipulati­on serait aujourd’hui impossible. Mais le virage de l’électrific­ation a été pris, bon gré mal gré, par des constructe­urs qui savent que les moteurs thermiques ont entamé leur chant du cygne.

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