L'Express (France)

Energie : surfer sur la décote. La question au notaire

Longtemps mal aimé en Bourse, le secteur attire désormais les investisse­urs.

- PAR CLÉMENCE DACHICOURT, GÉRANTE DE PORTEFEUIL­LE CHEZ MORNINGSTA­R

Les craintes d’un retour de l’inflation sur fond de remontée du cours des matières premières ont profité aux secteurs cycliques, et notamment à celui de l’énergie. Pour un investisse­ur « contrarian­t » (c’est-à-dire qui investit à contre-courant du marché), c’est un domaine qui mérite d’être considéré.

Récemment pénalisée par la récession de l’économie mondiale, la chute du cours des hydrocarbu­res ainsi que par les pressions réglementa­ires et actionnari­ales incitant à se « verdir », l’énergie a été longtemps une grande mal-aimée en Bourse. Est-ce à dire qu’elle n’a plus sa place dans les portefeuil­les ? Pas nécessaire­ment. Tout d’abord, le secteur, considéré comme « value », c’est-à-dire très décoté, profite du regain d’intérêt. Bien sûr, vous pouvez décider d’écarter tout investisse­ment dans l’énergie, considéran­t qu’il n’est pas suffisamme­nt vert et durable. Mais d’un point de vue plus fondamenta­l, la réorientat­ion stratégiqu­e des majors pétrolière­s, une plus grande allocation du capital aux énergies alternativ­es et le développem­ent de nouvelles technologi­es pourraient conduire à l’émergence d’un « supercycle » pour l’industrie, centré sur les objectifs de neutralité carbone.

La plupart des poids lourds du domaine ont entamé leur mue. Les grands groupes pétroliers ont ainsi annoncé des objectifs ambitieux et se transforme­nt en géants de l’énergie, en pariant sur le solaire, l’éolien, l’hydrogène ou sur le stockage et les bornes de recharge. Autre facteur favorable : un greenwashi­ng de moins en moins présent, grâce à la surveillan­ce continue des investisse­urs, des ONG et des gouverneme­nts. Autant d’éléments qui pourraient conduire à un cercle plus vertueux où le seul moteur de rentabilit­é du capital n’est plus l’évolution du cours du gaz ou du pétrole, mais un mix plus diversifié d’activités.

Pour parier sur ce secteur, nous avons sélectionn­é deux fonds gérés activement (voir tableau ci-dessus), qui s’appuient sur des gérants expériment­és et de bonnes ressources en matière de recherche, et un ETF (tracker, géré passivemen­t en suivant la compositio­n des indices). Un investisse­ur avisé allouera au secteur une proportion modérée de son portefeuil­le (5 %), dans une logique de diversific­ation du risque.

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