Les étudiants coincés en France
Handicapés par les restrictions sanitaires, des milliers de jeunes sont empêchés de vivre une expérience professionnelle à l’étranger.
Stages avortés, échanges raccourcis ou annulés, jobs à l’étranger introuvables… Depuis l’arrivée du Covid et la fermeture des frontières, des milliers d’étudiants ont dû renoncer à l’expérience à l’international, considérée comme nécessaire par de nombreux employeurs. « On a la sensation d’être lésé, c’est extrêmement frustrant, confie Anissa, étudiante en marketing international. D’autant que nos camarades des promos supérieures auront, eux, cette expérience. » Partout, les élèves racontent les mêmes situations : déjà en échange, certains ont dû rentrer en France au terme de quelques mois. Tandis que d’autres n’ont jamais pu monter dans l’avion ; plusieurs jeunes précisent avoir même fait une croix sur leur projet de stage dans un autre pays, faute d’avoir trouvé une offre d’emploi adéquate. « Dans le domaine que je recherche, les propositions sont déjà peu nombreuses… Avec le Covid, elles sont devenues inexistantes », indique Victor, étudiant en école de commerce. Si ce « vide » dans le CV angoisse nombre d’étudiants, les professionnels du secteur, eux, ne semblent pas si inquiets.
Pour Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’Association nationale des DRH, cette ligne vacante peut même devenir « un plus » dans le parcours d’un étudiant. Expériences associatives, acquisition de nouvelles connaissances, apprentissage d’une langue en ligne… Selon elle, les possibilités de rattrapage sont multiples. « La pandémie a empêché les déplacements, mais pas la montée des compétences », insiste la DRH.