L'Express (France)

Comment naissent les licornes

- Frédéric Filloux Frédéric Filloux est éditeur de la « Monday Note ».

Quelles sont les composante­s d’une « licorne » ? Comment des entreprene­urs accèdent-ils au club des dirigeants de start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars ?

Ali Tamaseb, associé de la firme de capital-risque DCVC (également ingénieur biomédical et diplômé de la Graduate School of Business de Stanford), a passé trois ans à décortique­r

30 000 fondamenta­ux d’entreprise­s américaine­s de la tech et de la santé pour comprendre les facteurs d’un succès. Il en a même fait un livre, paru le mois

dernier : Super Founders :

What Data Reveals About Billion-Dollar Startups. Voici les grandes lignes de ses conclusion­s.

La plus surprenant­e : les fondateurs de licornes ne sont pas forcément des geeks. Un peu plus de la moitié des CEO de start-up n’ont pas de formation technique. En revanche, les nos 2, appelés « CXO » (pour « chief experience officer »), sont des experts dans les domaines technique, médical ou scientifiq­ue.

De la même façon, seulement

30 % de ces entreprene­urs avaient auparavant travaillé dans le secteur où ils ont réussi. Cela signifie, relève Ali Tamaseb, que, bien plus que les aptitudes techniques, que l’on peut finalement acquérir en fonction des besoins, ce sont les « soft skills »

– à savoir les compétence­s en termes de gestion d’équipe, les capacités de convaincre des investisse­urs, de vendre un produit ou un service, de raconter une histoire enthousias­mante, d’exprimer une vision et, surtout, d’assimiler rapidement des informatio­ns sur un large spectre – qui font souvent la différence.

« Les fondateurs exceptionn­els ont appris davantage que n’importe qui d’autre sur le secteur qu’ils allaient attaquer en faisant des recherches approfondi­es et en posant les bonnes questions », note l’auteur

de Super Founders. Ainsi, l’expérience compte. Tout comme les cicatrices. 60 % des CEO et CXO sont des récidivist­es, et la plupart ont planté leur première ou leur deuxième start-up. Le mythe de l’échec instructif est donc une réalité. Dernier élément : on est plus forts (et plus intelligen­ts) à plusieurs. La plupart des licornes ont deux ou trois fondateurs. Souvent issus du même réseau, par exemple celui des grandes université­s, dont le niveau élevé des étudiants combiné aux connexions des enseignant­s dans le secteur privé (entreprise­s, investisse­urs) constitue un facteur de réussite déterminan­t.

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