Comment naissent les licornes
Quelles sont les composantes d’une « licorne » ? Comment des entrepreneurs accèdent-ils au club des dirigeants de start-up valorisées à plus de 1 milliard de dollars ?
Ali Tamaseb, associé de la firme de capital-risque DCVC (également ingénieur biomédical et diplômé de la Graduate School of Business de Stanford), a passé trois ans à décortiquer
30 000 fondamentaux d’entreprises américaines de la tech et de la santé pour comprendre les facteurs d’un succès. Il en a même fait un livre, paru le mois
dernier : Super Founders :
What Data Reveals About Billion-Dollar Startups. Voici les grandes lignes de ses conclusions.
La plus surprenante : les fondateurs de licornes ne sont pas forcément des geeks. Un peu plus de la moitié des CEO de start-up n’ont pas de formation technique. En revanche, les nos 2, appelés « CXO » (pour « chief experience officer »), sont des experts dans les domaines technique, médical ou scientifique.
De la même façon, seulement
30 % de ces entrepreneurs avaient auparavant travaillé dans le secteur où ils ont réussi. Cela signifie, relève Ali Tamaseb, que, bien plus que les aptitudes techniques, que l’on peut finalement acquérir en fonction des besoins, ce sont les « soft skills »
– à savoir les compétences en termes de gestion d’équipe, les capacités de convaincre des investisseurs, de vendre un produit ou un service, de raconter une histoire enthousiasmante, d’exprimer une vision et, surtout, d’assimiler rapidement des informations sur un large spectre – qui font souvent la différence.
« Les fondateurs exceptionnels ont appris davantage que n’importe qui d’autre sur le secteur qu’ils allaient attaquer en faisant des recherches approfondies et en posant les bonnes questions », note l’auteur
de Super Founders. Ainsi, l’expérience compte. Tout comme les cicatrices. 60 % des CEO et CXO sont des récidivistes, et la plupart ont planté leur première ou leur deuxième start-up. Le mythe de l’échec instructif est donc une réalité. Dernier élément : on est plus forts (et plus intelligents) à plusieurs. La plupart des licornes ont deux ou trois fondateurs. Souvent issus du même réseau, par exemple celui des grandes universités, dont le niveau élevé des étudiants combiné aux connexions des enseignants dans le secteur privé (entreprises, investisseurs) constitue un facteur de réussite déterminant.