Faut-il forcer les soignants à se vacciner ?
Le débat sur l’obligation vaccinale des personnels de santé est relancé. Mais ne vaut-il pas mieux convaincre plutôt que contraindre ces professionnels ?
LOUI /« LE VACCIN, C’EST MAINTENANT ! »
e débat sur l’obligation vaccinale des soignants et du personnel des établissements médico-sociaux) s’est récemment animé jusqu’au plus haut sommet de l’Etat. On ne peut que s’en féliciter. La transmissibilité accrue du variant Delta augmente la couverture nécessaire pour atteindre l’immunité collective (plus de 80 %). Pourtant, la vaccination plafonne dans certaines tranches d’âge mais aussi dans certains métiers, et notamment dans le champ de la santé. Les taux actuels, avec 50 % des infirmiers et des aides-soignants et 43,9 % des salariés des Ehpad protégés (au 21 juin), posent un problème.
L’enjeu des infections nosocomiales par le Covid est connexe du sujet de l’obligation vaccinale. Santé publique France recensait, entre le début de la pandémie et le 18 février dernier, 44 401 cas de Covid nosocomiaux. Ce chiffre, même s’il ne permet pas de décrypter le « Cluedo » de la transmission, donnent un horizon de réflexion sur la spécificité de la situation des professionnels de santé. Une littérature scientifique abondante souligne par ailleurs que les patients sont d’autant plus enclins à se faire vacciner que leurs soignants les y incitent et sont eux-mêmes immunisés.
Enfin, alors que plane le risque de mutants plus transmissibles et/ou pathogènes que le variant Delta, il est un autre argument : celui de la « course contre la montre » avec le virus, comme souligné par le conseil scientifique dès janvier 2021. Il est donc urgent que le message « Le vaccin c’est maintenant ! » passe auprès des soignants. Quitte à en venir à l’obligation, à condition de l’accompagner par une pédagogie adaptée aux données scientifiques, ainsi que l’a rappelé le conseil d’orientation de la stratégie vaccinale dans son avis du 24 juin. ★