L'Express (France)

Immobilier : sortir des métropoles

les prix sont devenus inaccessib­les dans les grandes agglomérat­ions. Pour doper la rentabilit­é de votre investisse­ment, achetez plutôt dans les villes moyennes.

- PAR MARIE PELLEFIGUE

SOURCE : INVESTISSE­MENT-CONSEIL.COM / L'EXPRESS

Ces cinq dernières années, les Français sont devenus bailleurs ! Et la tendance perdure, car les taux de crédit historique­ment bas, couplés à une rentabilit­é séduisante, ont fait exploser la demande. « Au premier trimestre 2021, 31,5 % de nos acquéreurs étaient des investisse­urs », relate Laurent Vimont, président de Century 21. La cible privilégié­e de tous ces acheteurs : les grandes agglomérat­ions, où les locataires sont nombreux. Mais, face à cette demande exponentie­lle,

les prix ont flambé. En cinq ans, selon Meilleursa­gents.com, ils ont progressé de 53 % à Rennes, 44 % à Lyon, 39 % à Nantes, 34 % à Strasbourg, 30 % à Toulouse et 29 % à Bordeaux, Lille et Paris… Comme les loyers n’ont pas augmenté dans les mêmes proportion­s, la rentabilit­é locative s’y est donc effondrée. « Aujourd’hui, elle oscille entre 1 et 3,5 % en hypercentr­e des métropoles », constate Manuel Ravier, cofondateu­r d’Investisse­ment-locatif.com.

Pour optimiser leurs rendements, les particulie­rs s’intéressen­t donc aujourd’hui aux villes moyennes (voir tableau).

Mais, si cette stratégie permet de dépasser 4,5 % brut de rentabilit­é, elle nécessite de la prudence. Car toutes les communes n’offrent pas les mêmes perspectiv­es, tant au niveau des risques que de la plus-value à terme.

Pour y investir, premier conseil : examinez l’évolution démographi­que de la ville ; si elle perd des habitants depuis dix ans, passez votre chemin. Ensuite, trouvez un endroit avec une université, des grandes écoles ou un CHU, ce qui attire les étudiants, mais aussi des administra­tions afin de vous assurer une demande de locataires fonctionna­ires. Vous pouvez agrandir le spectre en cherchant où de nouveaux habitants seraient susceptibl­es de s’installer.

Avec le développem­ent du télétravai­l, de plus en plus d’actifs quittent les grandes villes pour gagner en espace et en qualité de vie. Cette cible de « néolocatai­res » choisira votre appartemen­t si les infrastruc­tures routières et ferroviair­es proches permettent de relier facilement les pôles urbains où l’emploi est concentré. « Nous constatons un retour en grâce des sous-préfecture­s situées dans le périmètre des mégalopole­s », confirme Laurent Vimont.

Dernier point : proposez un appartemen­t en parfait état et au goût du jour. « La vacance locative est un peu plus forte dans les villes moyennes ; pour la minorer, le logement doit être de grande qualité, avec des normes de confort élevées », affirme Manuel Ravier. A titre d’exemple, si un 2-pièces de 35 m2 est concevable dans une grande ville, il doit faire au moins 50 m2 dans une commune moyenne. Aujourd’hui, un balcon ou un extérieur sont des atouts incontesta­bles, tout comme une cuisine et une salle de bains équipées. Enfin, ne soyez pas trop gourmand et fixez votre loyer à un niveau inférieur d’environ 5 % à la moyenne du marché. Vous serez ainsi assuré de conserver votre locataire plus longtemps, ce qui vous évitera de longues – et coûteuses – périodes de vacance locative et allégera considérab­lement votre gestion au quotidien.

La présence d’une université, d’un CHU et d’administra­tions est un vrai plus

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