Faut-il introduire la méditation à l’école ?
OUI / « C’EST TRÈS PROCHE DES “TEMPS CALMES” PROPOSÉS DEPUIS TOUJOURS PAR LES INSTITUTEURS »
La méditation est un outil, et comme n’importe quel outil, elle peut être pervertie. Voilà des années que des sectes telles que l’Eglise de scientologie recrutent en proposant des tests psychologiques : ce n’est pas pour autant qu’on a jeté la psychologie à la poubelle ! Hitler était végétarien, le végétarisme doit-il devenir suspect ? La méditation dite de « pleine conscience », dont les rudiments sont parfois présentés par les enseignants à leurs élèves, est une forme laïcisée de méditation bouddhiste, dont le but est d’apprendre à connaître le fonctionnement de son esprit (pensées, attention, émotions) et de l’apaiser pour mieux réfléchir. La LDH sous-entend que cette laïcisation ne serait que de surface. Si elle dispose d’informations fiables, cela mérite qu’on intervienne fermement : il faudrait alors savoir dans quels établissements la méditation se pratique en référence au bouddhisme, avec statuettes de Bouddha et fumées d’encens ? Sinon, ce ne sont à ce stade que des insinuations.
La méditation que certains enseignants, formés par des associations bien identifiées, proposent parfois, ressemble énormément aux « temps calmes » utilisés depuis toujours dans les petites classes, où l’enfant se pose, en silence, yeux fermés, s’apaise, se recentre. La LDH signale aussi dans son communiqué qu’une « meilleure méthodologie de recherche » doit être appliquée aux travaux scientifiques sur la méditation : nous sommes d’accord, et, de fait, le grand écart entre études rigoureuses et études folkloriques explique les résultats mitigés des méta-analyses (qui réunissent souvent des dizaines de travaux hétérogènes). Elle évoque aussi des « conséquences préoccupantes » (anxiété, bouffées délirantes) chez certains pratiquants ; ces effets existent bien et ont été étudiés : ils sont très rares, provenant en général de retraites prolongées dans des centres résidentiels accueillant des personnes fragiles, sans bilan psychologique préalable. Un dernier point : la LDH est une association loi de 1901, au titre et au passé prestigieux. Mais qui n’a rien à voir avec la très officielle Commission nationale consultative des droits de l’homme.