NON / « L’ÉDUCATION NATIONALE N’A PAS À EXPOSER LES ÉLÈVES À UNE PRATIQUE DOUTEUSE »
La méditation de pleine conscience, qui repose sur l’écoute de sa respiration associée à un scanner mental de son corps, vise à agir sur le comportement des individus. Elle les fait entrer dans un état psychique qui peut entraîner une altération du discernement propice à des abus. Or, depuis 2012, certains professeurs des écoles décident d’initier les enfants à cette pratique dès la maternelle, et le député Gaël Le Bohec (LREM) a remis un rapport en janvier pour demander son expérimentation dans 200 classes à la rentrée prochaine. Comme nous l’expliquons dans notre communiqué, la vocation de l’Education nationale est de développer l’esprit critique des élèves et de les protéger des emprises dont ils peuvent faire l’objet, certainement pas de soutenir de telles pratiques. Les enfants sont des individus fragiles, en construction. Les habituer à une méthode qui comporte des risques, autoriser un enseignant à ouvrir une brèche dans leur cerveau en se substituant à l’autorité des parents et les initier ainsi à une pratique douteuse, n’est pas conforme aux principes de laïcité sur la liberté de conscience.
Certes, les professeurs qui testent cette méthode pour procurer un peu de relaxation à leurs élèves sont certainement de bonne foi. Mais ils recourent, ce faisant, à une technique, un label et une philosophie qui renvoient à des organisations connues des institutions luttant contre les dérives sectaires. La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires reçoit régulièrement des plaintes pour manipulation mentale de personnes ayant été amenées à faire un usage répété de la pleine conscience. Que les familles choisissent la méditation pour leurs enfants, c’est leur droit. Mais que l’Education nationale décide de l’introduire en son sein, légitimant une technique qui comporte des risques psychologiques pour les individus, cela nous semble inacceptable.