L'Express (France)

Le grand virage de Quadient

l’ex-Neopost est engagé dans une transition vers des activités prometteus­es. Cette stratégie commence à porter ses fruits.

- PAR EMMANUEL SCHAFROTH

Quadient est n° 2 mondial dans son métier historique. Problème : il s’agit de la fabricatio­n de machines à affranchir le courrier. « Ce marché mature et en décroissan­ce ne rend pas la valeur intéressan­te, juge David Letellier, directeur de la gestion d’Actis Asset Management. L’attrait du dossier repose plutôt sur le développem­ent de nouvelles activités au modèle économique récurrent, dans les logiciels ou les services. » Via une coentrepri­se avec l’éditeur de logiciels Esker, le groupe cherche des relais de croissance dans des marchés, comme la dématérial­isation des factures ou les solutions de traitement de courrier hybrides (papier et numérique).

« L’activité de consignes colis dans les centres commerciau­x ou les immeubles est un des relais de croissance les plus intéressan­ts et profite de l’accélérati­on de l’e-commerce », indique Vincent Boy, analyste marchés chez le courtier en ligne IG. Cette activité a ainsi crû de 36 % en 2020, à 83 millions d’euros, et la croissance accélère au premier trimestre 2021 (+ 68 %). Née aux Etats-Unis, premier marché du groupe, cette offre va se déployer en France, grâce au contrat avec le réseau Pickup (La Poste/DPD) annoncé début juin.

L’ex-Neopost réduit progressiv­ement sa dépendance à son activité historique, même si elle représente encore près des deux tiers de son chiffre d’affaires. « Quadient doit cependant veiller à limiter sa diversific­ation à des marchés où il peut prétendre à des positions significat­ives », estime Vincent Boy. Le premier actionnair­e, Teleios Capital, pousse d’ailleurs à une cession de la division « expérience client ».

Acteur du monde d’avant en pleine réinventio­n, Quadient n’est pas encore un pure player de ses nouveaux métiers prometteur­s. Il y a au moins un avantage pour les investisse­urs. « La valorisati­on du groupe reste modeste eu égard au retour de la dynamique de croissance organique positive sur l’ensemble des activités, considère David Letellier. Les deux sociétés ne sont certes pas comparable­s, mais, alors que la valorisati­on boursière d’Esker représente 110 fois ses bénéfices, Quadient se paie moins de 11 fois. » Ce ratio 10 fois inférieur ne valorise peutêtre pas le plein potentiel du groupe.

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