Taxis volants, navettes flottantes… Les nouvelles mobilités durables
De nombreux projets ont vu le jour, notamment dans la perspective des Jeux olympiques de 2024. De quoi répondre aux attentes des Franciliens et des visiteurs.
Pollution de l’air, nuisances sonores, congestion dans les rues : les griefs à l’égard des véhicules à moteur thermique à Paris et en Ile-de-France sont nombreux. A juste titre : les transports y génèrent un quart des émissions de gaz à effet de serre. Pour inverser cette tendance, le développement de nouvelles mobilités durables, non génératrices de carbone, s’impose – a fortiori avec le retour attendu des touristes cet été, qui devraient osciller entre 5 et 6 millions, d’après l’Office de tourisme et des congrès de Paris (OTCP). Certes, le maillage et la densité des transports en commun – métro, bus, tramway et RER (voir encadré) – font référence dans le monde, mais d’autres possibilités, y compris les plus futuristes, sont en cours d’expérimentation ou de déploiement.
S’il existe déjà une flotte de taxis propres roulant à l’hydrogène, passée récemment de 100 à 700 véhicules – de marque commerciale Hype –, les engins VTOL (pour vertical take-off and landing), des véhicules électriques volants à décollage vertical, pourront peut-être un jour transporter des passagers pressés dans le ciel de Paris. En tout cas, ils font partie des projets les plus avant-gardistes. A la suite d’un appel à manifestation d’intérêt international pour la structuration d’une filière dédiée à ces taxis volants lancé l’an dernier par Groupe ADP, la RATP et Choose Paris Region – l’agence de promotion de l’Ilede-France – des premiers essais vont commencer à être effectués à Pontoise (Vald’Oise) cet été. « L’objectif est de réaliser ces tests en conditions réelles pour faire la démonstration de cette technologie aux prochains JO de Paris », indique Groupe ADP. Quant aux premières liaisons avec ces taxis volants destinés à une clientèle d’affaires, elles pourraient voir le jour en 2030. Mais encore faut-il que certains obstacles soient levés : définition de lignes et choix des emplacements pour les « vertiports », sans oublier le volet réglementaire lié à la présence de nouveaux engins dans l’espace aérien.
Sous les airs, les eaux. La Seine offre un potentiel qui ne demande qu’à être exploité. « Il est dommage de ne pas utiliser la Seine pour le transport de passagers. L’un de nos principaux objectifs est de mobiliser toutes les parties prenantes (Etat, collectivités, Port autonome de Paris…) pour lever les contraintes de circulation sur le fleuve et développer ainsi les bateaux décarbonés », souligne Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du monde et président de l’OTCP. D’ici là, la société Bubblefly, qui a développé une navette flottante fonctionnant à l’hydrogène, présentée cette année lors du salon technologique VivaTech et déjà vendue à l’étranger pour une exploitation à partir de l’an prochain, compte mettre deux engins en démonstration lors des JO. Son objectif : « illustrer la fibre inventive française sur les technologies non polluantes », précise son fondateur, Alain Thébault.