Starship, le vaisseau amiral
Ce géant de 120 mètres de hauteur, considéré comme le plus gros lanceur créé par l’homme, doit s’envoler cette année. Un mastodonte qui pourrait révolutionner le transport spatial et ouvrir la voie à la conquête de Mars rêvée par Elon Musk.
1 Starship Un lanceur multimission
SpaceX construit une fusée présentée comme la plus puissante jamais conçue, trois fois plus que la Falcon 9, et réutilisable. Le Starship pourra emporter dans sa soute (18 x 9 mètres) environ 1100 mètres cubes de marchandises et jusqu’à 100 tonnes en orbite basse. Le vaisseau mesure 50 mètres de hauteur pour 9 de diamètre et pèse 5 000 tonnes.
2 Les ailerons
Le vaisseau en possède quatre, qui l’aident à maintenir son orientation. Car avant d’être récupéré sur Terre, le Starship doit utiliser les couches denses de l’atmosphère pour freiner sa chute. Pour cela, il doit descendre en se plaçant sur le ventre, puis, à l’approche du sol, basculer à nouveau à la verticale, rallumer ses moteurs et se poser en douceur.
3 Les réservoirs
Il en possède quatre. Deux principaux (800 mètres cubes d’oxygène et 600 mètres cubes de méthane) qui servent à la mise en orbite, et deux auxiliaires, beaucoup plus petits (13 et 15 mètres cubes), permettant de maintenir une pression nécessaire aux phases d’atterrissage. Le méthane a été choisi à la place du kérosène parce qu’il pourra être produit à la surface de Mars.
4 Le bouclier thermique
Pour résister aux températures extrêmes lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère (28000 kilomètres/heure), les parois en acier inoxydable du vaisseau seront tapissées de tuiles thermiques noires en céramique, de forme hexagonale. Elles sont un élément clef, pas totalement éprouvé, pour une réutilisation complète du Starship.
5 Les moteurs
Il y en a six. Désignés sous le nom de Raptor, ils ont été développés par SpaceX et entrent dans la catégorie des « moteurs à combustion étagée » utilisant du méthane liquide et de l’oxygène liquide. Le mélange se fait dans un générateur de gaz avant de passer par la chambre de combustion principale afin d’engendrer une puissance de 1800 kN (unité de poussée).
6 Mechazilla La tour de lancement
Cette tour révolutionnaire de 122 mètres de hauteur servira à attraper le booster Falcon Heavy lors de sa phase de retour au sol. Contrairement aux lanceurs Falcon 9 dont l’étage principal se pose sur ses « jambes », son grand frère, plus massif, viendra se faire saisir par les bras mécaniques qui peuvent s’ouvrir et se refermer avant de toucher terre. Elon Musk lui a trouvé ce nom en clin d’oeil au film Godzilla. A la fois rampe de lancement et de récupération, elle vise à assurer une cadence de tirs élevée.
7 Falcon Heavy Les ailettes
Contrairement à des ailerons, les ailettes de grille (grid fins) qui existent déjà sur les Falcon 9 servent d’empennage ou de gouverne pour stabiliser et aider à guider l’étage inférieur de la fusée lors de sa phase de récupération.
8 Les réservoirs
Le booster de Starship est un monstre de 70 mètres de hauteur pour 9 de diamètre, embarquant deux réservoirs (carburant méthane liquide et comburant oxygène liquide) pour une masse totale de 3600 tonnes. Similaire au premier étage des Falcon 9, lui aussi devrait être intégralement réutilisable.
9 La propulsion
Elle sera le talon d’Achille du Starship ou LA rupture technologique qui en fera le vaisseau incontournable pour aller sur Mars. Le Falcon Heavy est doté de… 29 à 33 moteurs Raptor ! Toute la difficulté (encore non maîtrisée) consiste à faire travailler ensemble ces grappes alors que le niveau de combustion est rarement le même d’un moteur à l’autre.