Hausse des salaires, sobriété énergétique… Elisabeth Borne et la technique de la menace
La Première ministre appelle les entreprises à la « responsabilité ». En évoquant rationnement ou taxation des superprofits.
Des catastrophes climatiques, une guerre aux portes de l’Union européenne, le retour de l’inflation et la menace de coupure du gaz… Le 29 août, sur les vertes pelouses de l’hippodrome de Longchamp pour la Rencontre des entrepreneurs de France – le grand raout du Medef –, le discours d’Elisabeth Borne ne laissait pas planer de doute : la fin de l’été a sonné. Et l’hiver vient, avec son lot d’angoisses en matière d’énergie et de pouvoir d’achat. Mais face aux mesures coercitives exigées par la gauche, la locataire de Matignon a choisi une autre méthode, plus subtile.
D’abord inciter en faisant appel à la « responsabilité collective ». Mais en laissant planer une menace insidieuse : des mesures contraignantes pourraient être prises si les résultats ne sont pas à la hauteur des défis. La sobriété énergétique ? Les entreprises ont le champ libre pour choisir leurs « petits gestes » afin d’économiser de l’énergie… Mais si le rationnement devait être imposé, elles seraient les premières à devoir réduire la voilure. Le pouvoir d’achat ? Les entreprises qui peuvent faire des gestes sont fortement incitées à desserrer les cordons de la bourse… Sinon l’Etat pourrait bien sortir l’arme ultime : la taxation des superprofits.
Reste à savoir si la méthode Borne et l’appel à la responsabilité collective seront suffisants. Surtout, pouvons-nous nous permettre d’attendre pour mesurer l’efficacité de la recette ? Le climat social bouillonne, et le compte à rebours avant les premiers frimas s’égrène déjà… ✸