LE CONCEPT BIÈRE BURGER MUSIQUE SE RÉPAND EN FRANCE
Avec déjà 24 établissements ouverts en deux décennies, Ninkasi a pu démontrer que la microbrasserie à l’américaine séduit aussi un large public de notre côté de l’Atlantique. Cumulant une fabrique de bières, un restaurant et une salle de concert, la franchise propose des lieux festifs et uniques. Bière, burger, musique : la trilogie gagnante de Ninkasi
Siroter une bière brassée artisanale à partir d’ingrédients naturels, déguster un burger généreux, entonner le refrain d’une chanson en cadence avec l’artiste sur scène... Autant d’expériences mémorables, mais habituellement réservées à des lieux bien distincts et séparés. Au milieu des années 1990, le jeune Christophe Fargier effectue un voyage prolongé aux États-Unis. Il s’y prend vite de passion pour l’univers des microbrasseries mêlant tradition brassicole, restauration sur place et programmation quotidienne de concerts. Dès son diplôme de l’USC SaintÉtienne en poche, il s’associe à un camarade américain pour importer le concept en France.
Le premier Ninkasi voit le jour en 1997, en plein coeur de Lyon. L’enseigne atypique devient vite un point d’attraction majeur pour une clientèle festive et urbaine, réunie autour de valeurs simples : la convivialité, la proximité, la diversité et un certain goût de l’authenticité. La formule, de fait, a tous les arguments pour séduire avec :
- Des bières Craft et des whiskies français issus du savoir-faire de l’enseigne Ninkasi, brassés et distillés dans une fabrique « maison » située à Tarare ;
- Une offre de restauration complète et gourmande, se voulant à la fois responsable et audacieuse en misant sur les ingrédients locaux de producteurs partenaires ; - De nombreux concerts et animations live dans tous les établissements de l’enseigne, avec des centaines d’événements proposés chaque année par des artistes locaux à 90 %.
Ninkasi s’envisage donc comme un lieu de brassage dans tous les sens du terme, en favorisant l’émergence de lieux conviviaux.
Une franchise en expansion rapide
Le mois de septembre 2022 devrait être symbolique à plus d’un titre pour Ninkasi. À l’occasion de son 25e anniversaire, la chaîne devrait aussi célébrer l’ouverture de son 25e établissement. Si l’entreprise détient en propre une dizaine d’établissements, elle compte aujourd’hui surtout sur l’apport extérieur de capital et le recrutement de
nouveaux franchisés pour poursuivre son développement.
Les conditions proposées aux investisseurs intéressés se révèlent d’ailleurs plutôt attractives. Avec un chiffre d’affaires annuel moyen et constaté de 1,3 million d’euros par établissement, l’opération peut représenter une véritable opportunité pour les professionnels des cafés, hôtels et restaurants.
La stratégie d’implantation de l’enseigne vise exclusivement des zones de chalandise regroupant au minimum 30 000 habitants. Ninkasi cible notamment les villes à forte population étudiante, mais aussi les quartiers d’affaires ou plus résidentiels.
« Nous sommes résolus à être une entreprise humaniste qui met l’individu au coeur de ses préoccupations, une entreprise citoyenne qui s’inscrit dans la vie de la cité comme lieux de vie, de découverte et d’échanges. »
Christophe Fargier, Dirigeant fondateur de Ninkasi
sociologue Yann Ramirez, auteur de Dans la cage du MMA. Sociologie d’un sport du xxie siècle (Atlande, 2021). La porte désormais ouverte, l’UFC compte bien s’installer. « On dit souvent que ce qui se passe à Las Vegas reste à Las Vegas. Mais ce qui se passe à Paris, le monde entier doit le voir. Nous espérons donc revenir chaque mois de septembre à Paris », confie Lawrence Epstein, vice-président de l’organisation.
Pendant des années, les gouvernements français successifs ont freiné des quatre fers contre ce sport jugé trop violent. « L’UFC a dragué la France, car c’est le deuxième pays européen en nombre de fans, en envoyant des armées de lobbyistes. Les opposants aux MMA étaient bien présents dans les fédérations sportives déclinantes comme la boxe ou le judo », résume Yann Ramirez. Paradoxalement, la libération a lieu lors du passage d’un boxeur à Matignon, un certain Edouard Philippe. « Emmanuel Macron lui-même avait tous ses gardes du corps de la campagne présidentielle de 2017 qui pratiquaient les MMA. Il a vite été sensibilisé », dévoile un parlementaire de la majorité.
Avant son arrivée en France, l’UFC, créé en 1993 par Art Davie, un promoteur de kickboxing, continue de grossir. Aux Etats-Unis, l’organisation a racheté des ligues concurrentes et enchaîné les galas dans des salles combles. Mené de main de maître par son président, le colosse Dana White, l’UFC engrange les contrats. A tel point qu’il est racheté en 2016 pour 4 milliards de dollars par la société de gestion d’artistes hollywoodienne Endeavor. Si elle garde ses finances secrètes, l’UFC a réalisé plus de 1 milliard de dollars de revenus en 2021 (+16 % sur un an) et frapperait à la porte du CAC 40 si elle était une entreprise française cotée. « Nous organisons 42 événements dans l’année, mais nous sommes avant tout une société de médias. Nous produisons tout ce que nous diffusons », précise Lawrence Epstein.
Dans son modèle économique, la vente de billets ne pèse « qu’environ 15 % » de ses revenus, selon une source interne. Ce sont donc surtout les droits TV, le pay-per-view (achat à l’acte) et les produits dérivés qui remplissent le tiroir-caisse. Chez l’Oncle Sam, c’est ESPN qui détient les droits contre un chèque annuel de 300 millions de dollars. Et, pour rentabiliser cet investissement, la chaîne phare du sport américain applique des tarifs exorbitants : 75 dollars la soirée, soit le prix d’une saison entière de Ligue 1 chez Amazon. En France, le diffuseur officiel est RMC Sport, mais la chaîne L’Equipe propose aussi d’anciens combats chaque samedi soir. « En termes d’audimat, une soirée UFC Classics, c’est aussi puissant que notre émission
L’Equipe du soir, autour de 250 000 téléspectateurs », indique Jérôme Saporito, le directeur de la chaîne, qui, une fois n’est pas coutume pour l’UFC, a diffusé en clair une partie du gala parisien.
Cette entorse à la règle du tout-payant a permis au Français Cyril Gane, tête d’affiche de la soirée, de se montrer au grand public. « D’un point de vue sportif, les MMA écrasent les autres sports de combat. Mais le chemin est long avant d’entrer à l’UFC », pointe Lucie Bertaud (37 ans), vice-championne du monde amateur de MMA. Car, oui, la discipline fait la part belle aux femmes. La grille salariale, débutant à 10 000 dollars pour quatre combats, applique une parité stricte. Même si seules les grandes stars (McGregor, Ngannou, Gane) vivent confortablement. « Pour gagner sa vie, il faut gagner les combats. Or, physiquement, on ne peut pas en faire plus de quatre dans l’année. Donc, sans sponsors, tu ne t’en sors pas », souligne Lucie.
Parmi les sponsors, un Français connaît même une trajectoire exponentielle. Il y a quinze ans, Franck Dupuis a fondé une petite entreprise de textile dédiée aux sports de combat : Venum. D’une marque confidentielle, il a fait une griffe exportant dans le monde entier. Et, cerise sur le gâteau, il vient de remplacer le géant Reebok comme équipementier officiel de l’UFC. « Ils sont venus me voir en 2019. Nous avons discuté et on s’est mis d’accord sur un deal gagnant-gagnant », explique l’entrepreneur et unique actionnaire de la société (70 personnes, 100 millions d’euros de revenus annuels), qui espère surfer la vague.
« L’UFC est aux MMA ce que le Tour de France est au cyclisme. Ils sont au-dessus des fédérations », note Yann Ramirez. « Le côté spectacle ne me gêne pas, que l’UFC fasse beaucoup d’argent non plus. Mais je veux que cette manne financière redescende jusque dans les clubs et les quartiers populaires », prévient Patrick Vignal, député (LREM) de l’Hérault, ceinture noire de judo. En effet, si l’UFC règne en maître sur le business, il reste encore du chemin à faire pour les MMA. A ce jour, en France, il n’existe que 1 937 licenciés (dont 10 % de femmes) dans un club, pour un peu plus de 30 000 pratiquants réguliers. Qu’à cela ne tienne, Lawrence Epstein voit grand : « Nous ferons tout pour être aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 ! » No limit, même dans l’ambition.