Quelques dates
2007
Elu député (PS) de l’Ardèche.
Bourbon, l’absence de majorité absolue risque également de freiner le calendrier, tout comme la force d’inertie et la jalousie des prérogatives des uns et des autres sur le chantier France Travail. Sans oublier le risque d’embrasement social, un bâton de dynamite qu’il n’a encore jamais eu à gérer, l’horizon économique qui ne cesse de s’obscurcir à mesure que l’hiver approche, et certains membres de la majorité qui n’ont pas digéré sa tribune appelant à tourner la page de la social-démocratie pour aller vers le progressisme, et qui seraient bien contents de lui mettre des bâtons dans les roues.
En apparence, Olivier Dussopt reste flegmatique et détaille la voix posée sa recette pour les réformes « sensibles » : « Il faut d’abord être très clair, la précision dans le propos est la meilleure façon d’éviter le malentendu, quitte à être aride, plutôt que de parler fort et d’être dans une forme d’approximation. » Une clarté qu’il différencie de la « pédagogie » : « La pédagogie, c’est prendre les gens pour des idiots. » Pour les retraites, « nous savons déjà qu’il n’y aura pas de consensus, mais on peut au moins essayer de construire ensemble une convergence autour du diagnostic, et ensuite passer à la phase plus difficile de construction des solutions ».
Autre méthode pour France Travail, « vaste chantier de coordination » pour permettre de faciliter le parcours des demandeurs d’emploi : « Nous lançons une mission de préfiguration et nous verrons ensuite s’il est nécessaire de légiférer ou si nous pouvons harmoniser les différents dispositifs autrement. » Et face aux critiques de la gauche sur le conditionnement du RSA, le ministre du Travail met en avant son ADN progressiste. « Je déteste le procès en assistanat, et je ne crois pas que les gens soient heureux de ne pas avoir d’emploi : pour moi, le travail est un outil d’émancipation et d’autonomie, un espoir de vie meilleure », affirme celui qui a grandi dans une famille d’ouvriers. Juste avant de quitter le Pôle emploi de Lourdes, une parlementaire de l’opposition le prend à partie : « Aucune étude économique ne prouve l’utilité de la modulation des allocations-chômage ! » « Venez dans l’hémicycle, nous en débattrons à ce moment-là », répond celui qui nous a confié avec un oeil brillant que le Parlement était son arène préférée. ✸
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