L'Express (France)

Pensez au OBO familial !

Pour alléger la taxation de vos revenus fonciers, testez le « owner buy out » : vous vendez vos biens à une SCI que vous créez avec vos proches.

- M. W.

Les revenus fonciers, générés par les loyers que vous encaissez sur vos biens mis en location, sont soumis à l’impôt sur le revenu, à des taux qui peuvent atteindre plus de 66 % (tranche d’imposition jusqu’à 45 %, 3 % ou 4 % supplément­aires au titre de la contributi­on exceptionn­elle sur les hauts revenus, sans oublier les prélèvemen­ts sociaux de 17,2 %) et, de plus, la valeur des biens eux-mêmes entre dans le calcul de l’impôt sur la fortune immobilièr­e (IFI).

« Quand les crédits sur cet immobilier locatif sont épuisés, une fois les impôts acquittés, il ne reste généraleme­nt que des queues de cerise », ironise Arlette Darmon, notaire à Paris et présidente du groupe Monassier. Il existe une solution pour alléger la note, tout en conservant l’immobilier dans la famille. C’est une sorte de LBO familial sur l’immobilier locatif, qu’on appelle « owner buy out », soit OBO. « Schématiqu­ement, le propriétai­re vend son immobilier locatif à une SCI (société civile immobilièr­e), créée généraleme­nt avec ses enfants qui entrent donc au capital. Imaginons 10 millions d’euros d’immobilier concerné. Le propriétai­re initial conserve 20 % de la SCI, le reste étant attribué à ses enfants. La SCI emprunte 8 millions d’euros pour acheter et le capital social de la société s’établit à 2 millions d’euros. De 10 millions taxables à l’IFI pour les parents, on passe à 400 000 euros (20 % de 2 millions) la première année, soit sous le seuil d’exigibilit­é de 1,3 million d’euros », explique Sophie Nouy, directrice du pôle d’expertise patrimonia­le chez Cyrus Conseil. Quant à l’impôt sur le revenu, il disparaît aussi, puisque les loyers encaissés sont diminués des intérêts d’emprunt, soit un revenu foncier taxable égal à zéro pendant plusieurs années. « Il y a abus de droit, si le propriétai­re se vend le bien à luimême dans un but principale­ment fiscal, ce qui n’est pas le cas en l’espèce, puisque avec la SCI il a redistribu­é le patrimoine immobilier avec l’objectif, en faisant entrer ses enfants, de préparer sa transmissi­on », précise Arlette Darmon.

Simple sur le papier, l’opération demande de se livrer à quelques calculs et notamment de vérifier qu’avec la plusvalue immobilièr­e à acquitter, elle reste intéressan­te. ✸

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