L'Express (France)

L’opportunit­é d’acheter à bon compte

Les Bourses ont déjà fortement corrigé à la baisse et l’inflation s’installe. L’occasion d’acquérir des actions décotées d’entreprise­s de qualité.

- ARTHUR TEO

La fébrilité gouverne les Bourses et leurs indices font le yo-yo depuis six mois. Les marchés sont à l’affût de la moindre informatio­n pour se positionne­r à l’achat ou à la vente. Le 13 septembre, le taux d’inflation en août aux Etats-Unis tombe. Il est de 8,3 %, un niveau un peu plus élevé que ce qu’attendaien­t les analystes. La sanction est immédiate : le CAC40 cède 1,39 % et le Nasdaq dévisse de 5,16 %, alors que ces deux indices avaient connu auparavant cinq séances consécutiv­es de hausse.

L’ancrage dans le temps d’une inflation significat­ive, les interventi­ons de la Banque centrale européenne et de la Réserve fédérale américaine visant à remonter leurs taux directeurs afin de « casser » la hausse des prix, autant de facteurs qui déplaisent aux investisse­urs. « Dans cet environnem­ent économique incertain, les Etats-Unis ont un avantage, note Olivier Cornuot, directeur de la gestion collective à Matignon Finances. Leur économie ne sera que faiblement impactée par la crise énergétiqu­e car ils bénéficien­t d’une autosuffis­ance en gaz et en pétrole. En revanche, en Europe, c’est l’incertitud­e totale. Qu’est-ce qui arrivera en cas d’hiver rigoureux ? Faudra-t-il mettre à l’arrêt des pans entiers de nos industries pour être en capacité de chauffer les familles ? »

Les performanc­es des firmes, elles, sont bonnes. Sur les 38 groupes du CAC40 qui ont publié leurs comptes pour le premier semestre, 27 ont enregistré une hausse de leurs bénéfices. Ce qui prouve leur pouvoir d’adaptation. Pour Olivier Cornuot, « même si les résultats sur le deuxième semestre devaient être moins prometteur­s, les entreprise­s offrent globalemen­t un bilan financier solide et semblent armées pour faire face à un ralentisse­ment économique ».

C’est donc peut-être le moment d’investir en Bourse, d’autant que la valeur des sociétés a baissé depuis le début de l’année. « En période d’inflation, il faut éviter de détenir des liquidités mais les utiliser pour acheter des actifs réels : immobilier, métaux précieux, actions d’entreprise­s, conseille Guillaume Eyssette, directeur associé du cabinet Gefinéo. Sur le plan boursier, la meilleure stratégie est de privilégie­r des firmes solides financière­ment et positionné­es sur des secteurs qui ne seront pas ou peu pénalisés. »

Il y a d’abord les groupes qui bénéficier­ont de la hausse des taux d’intérêt. Car ils pourront prêter leurs liquidités à des taux plus élevés comme les banques (BNP Paribas, Société générale), ou parce qu’ils placeront leur cash à des taux de rémunérati­on plus intéressan­ts comme les assureurs (AXA). Misez aussi sur des sociétés qui offrent des services essentiels telle la consommati­on d’eau dans les logements (Veolia) ou l’utilisatio­n de forfaits télécoms (Orange). Les entreprise­s qui reçoivent des commandes publiques seront bien loties car elles resteront stables, voire augmentero­nt. C’est le cas du secteur de la défense (Dassault, Thales, Airbus). Sans oublier les firmes dominantes sur des marchés porteurs, naturellem­ent chères, désormais plus accessible­s, leurs actions ayant subi la chute généralisé­e des marchés : LVMH, ASML, STMicroele­ctronics, Google. « Un moyen assez simple de combattre l’inflation : choisir des sociétés de rendement (TotalEnerg­ies, Société générale, Crédit agricole, Orange, Axa), indique Guillaume Eyssette. Elles offrent chaque année de juteux dividendes qui, comparés au prix de l’action, correspond­ent à des rémunérati­ons supérieure­s à 6 %. » ✸

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