OUI/ « IL FAUT RESPONSABILISER LES ENTREPRISES »
L’un des moyens de favoriser l’emploi des seniors, qui va être l’une des grandes causes des prochaines années avec le recul de l’âge de départ à la retraite, est de mettre en place un « index », comme celui qui existe déjà pour l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Nous avons besoin d’inciter les entreprises à jouer le jeu de l’emploi des plus de 50-55 ans, et cela peut passer par deux canaux. Des incitations financières, mais elles peuvent être compliquées à mettre en place, et les primes à l’embauche coûtent très cher. L’autre solution est de responsabiliser les entreprises en les obligeant à être transparentes sur certaines données, comme leur niveau d’embauches de seniors. Un tel index permettrait aux entreprises de prendre conscience de leurs pratiques. Mais il aurait également un autre intérêt : aider les personnes de plus de 50 ans qui cherchent un emploi. Aujourd’hui, celles-ci envoient beaucoup de CV sans obtenir de réponse, car de nombreuses entreprises ont pris la décision de ne pas embaucher de seniors. Elles se découragent et deviennent prisonnières d’un chômage de longue durée. Avec les informations obtenues grâce à l’index, les seniors pourront cibler plus efficacement les entreprises dans leur recherche d’emploi.
Pour sa mise en oeuvre, il faut y aller pas à pas, mettre d’abord des informations simples, et ensuite peut-être élargir à d’autres indicateurs quantifiables, tel le taux de formation des seniors. Il n’est peut-être pas utile de le rendre contraignant au début, comme l’est l’index de l’égalité professionnelle qui prévoit des pénalités pouvant aller jusqu’à 1 % de la masse salariale. Mais si les comportements n’évoluent pas, il faudra sans doute discuter d’éventuelles contraintes financières. Cela dit, l’acceptabilité sociale de telles pénalités pourrait être moindre que pour l’index de l’égalité professionnelle, car l’opinion publique est beaucoup moins sensible aux discriminations à l’embauche des seniors. ✸