NON/ « FAVORISER CES EMPLOIS PASSE PAR DES INCITATIONS FISCALES »
Avec 15 000 postes ouverts auprès de nos 480 adhérents, soit 16 % des effectifs non pourvus, le pouvoir de décision est clairement dans les mains des candidats. L’entreprise s’adapte. La localisation géographique, les parcours professionnels, voire parfois les compétences : nos entreprises sont prêtes à former tous leurs collaborateurs, quel que soit leur âge. Pourtant, le taux d’emploi des 55-64 ans dans l’Hexagone est le plus bas d’Europe. La raison est certainement à aller chercher dans les conditions d’employabilité des seniors plutôt que dans un index ou des quotas.
Le meilleur moyen de favoriser leur emploi est de créer des conditions favorables à leur embauche ou leur maintien en poste. Cette évolution ne se fera pas sans incitations fiscales et sociales. L’emploi de salariés seniors devrait ouvrir droit à une réduction des cotisations sociales salariales et patronales aux régimes d’assurance-chômage et de retraite au-delà de l’âge légal, puisque tout senior qui accepte de prolonger sa période d’activité réduira d’autant sa charge sur ces régimes. Pour donner de l’oxygène à notre modèle social, nous devons assumer de mieux valoriser le travail. Cette mesure aurait un double effet : favoriser le maintien des seniors dans leur emploi et inciter à leur embauche.
Avec un marché de l’emploi extrêmement tendu, nous sommes aujourd’hui loin du cliché des entreprises cherchant à remplacer leurs seniors par de plus jeunes recrues. Dans ma propre entreprise, j’ai dû laisser partir à la retraite mon meilleur directeur de projet. Nous aurions pourtant aimé disposer de moyens permettant de lui proposer de continuer quelques années tout en aménageant son temps de travail, car son expérience était inestimable. La séniorité doit enfin être considérée comme un atout pour l’entreprise et non comme une charge humaine et financière. A l’heure où le sujet de la réindustrialisation est au coeur des préoccupations économiques, l’expérience des collaborateurs seniors a toute sa place sur le marché de l’emploi. ✸