La rente, ça se tente !
Mal considérée, la rente viagère peut apporter une sécurité bienvenue.
Abandonner son capital en échange du versement d’un revenu régulier, à vie. Le concept de la rente viagère est connu, mais généralement peu apprécié : difficile de savoir au préalable si l’opération sera gagnante. Dans certains cas, elle peut néanmoins être utile. « Les personnes sousestiment souvent leur espérance de vie, prévient Odile Ezerzer, directrice de Macif Finance épargne et directrice générale de Mutavie. Elles imaginent rarement vivre jusqu’à 100 ans, avec parfois trois à quatre années de dépendance qui sont coûteuses. » « Lors de la perte d’autonomie, il existe peu d’aides », confirme Numa Jequier, président de Nalo.
Le choix du mode de sortie de votre PER dépendra donc des ressources disponibles par ailleurs et de la taille du patrimoine. Les femmes divorcées ou veuves, avec une carrière hachée, se retrouvent souvent avec de maigres retraites et peuvent avoir besoin d’un complément de revenu garanti. En pratique, « l’assureur convertit le capital disponible sur le contrat en fonction d’une table de mortalité générique et d’un taux d’intérêt, en revenus payés régulièrement, tous les mois ou trimestres, qu’on appelle arrérages », détaille Odile Ezerzer. Il faut posséder une épargne minimale pour que ces revenus apportent un vrai plus dans le budget. Pour un épargnant né en 1965 et arrivant à la retraite (à 65 ans), un capital de 100 000 euros permettra ainsi de toucher 278 euros de rente chaque mois net de frais (mais brut d’impôt et de prélèvements sociaux). Ensuite, il existe de nombreuses options permettant de personnaliser cette rente. Ainsi, il est possible de faire bénéficier un proche de sa rente à son décès, on parle de réversion. Cette dernière est modulable, de 60 à 100 % de la rente. Autre faculté : opter pour des annuités garanties. L’assureur s’engage alors à verser la rente pendant un certain nombre d’années au minimum (dix ou quinze généralement). En cas de décès pendant cette période, les bénéficiaires de votre choix en profiteront (dans l’exemple précédent, une réversion à 100 % fait passer la rente de 278 à 237 euros par mois).
Enfin, certains contrats proposent d’autres options comme celle de moduler le montant de la rente dans le temps afin d’obtenir un montant plus élevé ou au contraire moins important au début de la retraite. Pensez que votre PER permet ces différentes combinaisons et soyez attentifs aux frais. En particuliers, les frais sur arrérages qui peuvent monter jusqu’à 3 %.