L'Express (France)

Explorer les différente­s formes du PER

Sous forme de compte titres, il combine frais bas et supports variés.

- A. F.

Si l’essentiel du marché des plans d’épargne retraite (PER) individuel­s a pris la forme d’une assurance, quelques rares contrats ont opté pour celle du compte titres. On parle alors de PER bancaires. L’offre est encore réduite puisque seuls trois contrats existent à ce jour : au Crédit agricole, chez Yomoni et, dernièreme­nt, chez Hilbert Investment Solutions, une société qui conçoit des solutions d’investisse­ment. Inter Invest prépare également un lancement dans les prochaines semaines.

Le compte titre présente un intérêt majeur : son faible coût. En effet, nul besoin de rémunérer l’assureur pour son travail. Le compte titre présente une grille tarifaire bien plus modeste (comptez 0,3 % de frais de tenue de compte par an pour les PER existants, versus de 0,5 % à 1 % de frais de gestion dans l’assurance-vie). Quant au frais internes de chaque support financier choisi (fonds, produits immobilier­s, etc.), prélevés en plus, ils sont identiques, quelle que soit la forme du PER.

Deuxième avantage : on peut loger tout ce qu’on veut ou presque sur un compte titres ! « Nous avons développé le PER en compte titres pour avoir les frais les plus bas du marché et la liberté d’y loger les meilleurs supports, sans passer par les fourches caudines des assureurs », relate Charlotte Thameur, directrice conseil chez Yomoni. Il est ainsi possible d’y loger des fonds indiciels cotés (ETF) très peu onéreux ou encore des actions en direct, beaucoup plus facilement que dans un produit assurantie­l. En revanche, en l’absence d’assureur, les PER bancaires ne peuvent pas proposer de fonds en euros. Ils sont donc adaptés aux épargnants avec une approche dynamique de leur épargne retraite et qui sont prêts à sécuriser leurs avoirs sur des produits non garantis, comme les fonds monétaires ou obligatair­es.

Attention cependant à la fiscalité en cas de décès qui diffère d’un produit à l’autre. Pour le compte titres, l’épargne intègre l’actif successora­l du défunt et est taxée aux droits de succession­s selon le degré de parenté des héritiers, sans aucun avantage particulie­r. Pour les PER assurantie­ls en revanche, le traitement successora­l ressemble à celui de l’assurance-vie, sans être tout à fait le même. Lorsque le titulaire du contrat décède avant 70 ans, les bénéficiai­res ont droit à une exonératio­n de 152 500 euros chacun sur les sommes reçues (taxation du capital à 20 % ou 31,25 % au-delà, intérêts exonérés). Cet avantage est valable pour l’ensemble des contrats concernés, assurance-vie et PER confondus. Après 70 ans, le régime est moins favorable puisque l’abattement n’est plus que de 30 500 euros tous bénéficiai­res confondus et le capital ainsi que les intérêts sont soumis aux droits de succession classiques. Conclusion ? Si le bénéficiai­re de votre PER est votre conjoint, qu’importe la forme du PER, puisque celui-ci est, dans tous les cas et quel que soit le placement concerné, exonéré de droits de succession. Mais, pour tout autre bénéficiai­re, le régime assurantie­l est plus avantageux.

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