L'Express (France)

Trois placements sur le long terme

Investir dans l’optique de la retraite, c’est avoir du temps devant soi. Voici comment le mettre à profit pour obtenir les meilleures performanc­es.

- A. F.

Investir pour sa retraite suppose un horizon de placement long terme, allant parfois jusqu’à plusieurs décennies. Avec autant de temps devant soi, il faut aller chercher de la performanc­e sur des supports à risques, au moins pour une partie de son épargne. Si les plans d’épargne retraite regorgent de fonds actions, il est parfois possible d’accéder à d’autres types de supports, aux caractéris­tiques attractive­s. Voici trois produits à envisager.

1/ Les fonds retraite à échéance

Si vous n’êtes pas convaincus par la gestion pilotée à horizon retraite de votre contrat mais que l’idée d’avoir une exposition au risque dégressive dans le temps vous séduit, étudiez la liste d’unités de compte de votre PER. Vous y trouverez peut-être une gamme de fonds à horizon retraite accessible en gestion libre. Ils sont faciles à identifier car leur nom comporte leur date d’échéance, tels qu’Allianz Multi

Horizon 2030-2032, HSBC Horizon 20252027 ou encore, Lazard Horizon 20372039… Il faut choisir le produit de la gamme avec l’horizon correspond­ant à la date à laquelle vous souhaitez récupérer vos capitaux. Le gérant pilote le fonds en fonction de cette date : il investit sur des supports risqués et rémunérate­urs en début de vie du fonds, puis il se désensibil­ise progressiv­ement sur des placements plus sécuritair­es. A la différence de la gestion par défaut du PER qui est très mécanique, ces fonds sont gérés de manière plus flexible par un profession­nel des marchés. De ce fait, ils sont davantage diversifié­s et leur approche est aussi plus tactique. Ainsi, lorsque les marchés sont chahutés, les gérants de ces fonds peuvent vendre ou acheter des titres pour sécuriser le portefeuil­le ou profiter d’opportunit­és d’investisse­ment. Ces produits sont à utiliser en coeur de portefeuil­le mais ils peuvent être combinés avec d’autres fonds (thématique­s, immobilier­s…) pour personnali­ser son allocation.

2/ Le private equity

Le non coté est très approprié pour investir en bénéfician­t d’une prime d’illiquidit­é

C’est une petite révolution ! Les fonds de private equity, permettant d’investir dans des entreprise­s non cotées, intègrent progressiv­ement les PER. Cette enveloppe de long terme leur est particuliè­rement adaptée puisque ces fonds nécessiten­t pour la plupart un horizon de placement d’au moins dix ans. « Le non coté est un outil très approprié pour se projeter dans le long terme et investir en bénéfician­t d’une prime d’illiquidit­é », souligne Marc Romano, directeur du private equity à impact chez Mirova. Cette prime correspond au supplément de performanc­e attendu par rapport aux marchés actions, lié au fait que ces investisse­ments ne peuvent pas être vendus du jour au

lendemain. La performanc­e a été au rendez-vous ces dernières années. Selon France Invest, ces fonds ont rapporté à leurs détenteurs 12,2 % nets de frais par an, en moyenne, entre 2007 et 2021. Si le potentiel est alléchant, il va de pair avec un certain niveau de risque. Les entreprise­s financées peuvent faire faillite et cela affectera les performanc­es du fonds. De plus, il est plus compliqué de récupérer sa mise qu’avec un fonds coté. C’est pourquoi le private equity doit être considéré comme un placement de diversific­ation. « L’investisse­ment en private equity ne doit pas dépasser 10 à 20 % de son patrimoine financier », indique Charlotte Thameur, directrice conseil chez Yomoni.

Quant au sujet de la liquidité, il doit être bien appréhendé avant d’investir. Par nature, ces fonds sont bloqués pendant de nombreuses années. Mais certains gestionnai­res ont aménagé leurs produits pour permettre aux épargnants de sortir de manière anticipée en cas de besoin. C’est par exemple le cas du fonds Isatis Capital Vie & Retraite. « Nous investisso­ns 60 % du portefeuil­le dans des entreprise­s non cotées, le solde est placé en liquidités et en fonds cotés de petites et moyennes capitalisa­tions européenne­s, précise Eric Boutchnei, membre du directoire d’Isatis Capital. Cela permet aux investisse­urs de sortir sans condition tous les quinze jours. » Par ailleurs, certains assureurs s’engagent à racheter vos parts si vous souhaitez sortir prématurém­ent, mais cela peut engendrer des frais. Autant de points à valider avant toute décision. D’autant qu’en cas de sortie prématurée, vous risquez d’engranger des moins-values.

3/ Les ETF actions internatio­nales

Simples et lisibles, les ETF (exchange traded funds) séduisent de plus en plus de particulie­rs. Ces fonds indiciels cotés sont dits passifs : ils visent à reproduire la performanc­e d’un indice de marché et non à faire mieux, contrairem­ent aux fonds de gestion active. Ainsi un ETF répliquant le S&P 500 aura exactement les mêmes variations que l’indice américain, à la hausse comme à la baisse. Leur gestion est donc très simple puisqu’il suffit, la plupart du temps, d’acheter les actions des entreprise­s composant l’indice. Autre atout : leurs frais de gestion sont très bas, de l’ordre de 0,3 % par an, contre environ 2 % pour un fonds actions activement géré. Un différenti­el qui compte sur vingt ou trente ans !

Certains marchés se prêtent mieux que d’autres à l’investisse­ment en ETF. « Ce support d’investisse­ment a tout son sens dans des marchés efficients comme les grandes valeurs françaises, européenne­s ou américaine­s, considère JeanOlivie­r Ousset, fondateur du Centre du patrimoine. C’est moins vrai sur les marchés émergents ou sur les petites et moyennes capitalisa­tions. » Au sein de votre PER, la solution la plus efficace consiste à opter pour un ETF répliquant l’indice des actions internatio­nales, le MSCI World – celui d’Amundi par exemple, enregistre une performanc­e de + 293 % sur dix ans, au 17 octobre 2022. Un ETF MSCI World vous apporte une diversific­ation optimale. A lui seul, cet indice comporte plus de 1 500 valeurs réparties dans les marchés financiers de 23 pays développés (Etats-Unis, Europe, Japon…). Attention toutefois, les EtatsUnis pèsent lourd : près des deux tiers du fonds. Panachez-le avec d’autres ETF ou des fonds activement gérés pour une allocation optimale. ✸

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