À FAIRE D’ICI LA RETRAITE
1/ Assurance-vie. Ce couple avait déjà un capital de 150 000 € en assurance-vie. Il est recommandé de continuer à y verser 3 000 € par an, le tout investi sur un profil plutôt équilibré. L’assurance-vie est beaucoup plus riche que le plan d’épargne retraite (PER), avec des supports pour profiter des opportunités de marché comme les produits structurés, les fonds obligataires datés ou les supports private equity par exemple, tous plus rares dans les PER.
2/ Plan d’épargne retraite. Le PER va trouver sa pleine utilité pour ce couple taxé à 41 % à l’impôt sur le revenu : 41 % des sommes qui y seront versés seront en effet déduits du revenu imposable du foyer. Pour 14 400 € versés chaque année, l’économie d’impôt annuelle sera de 5 900 €, pour un gain total de 88 560 € sur les quinze ans d’épargne. Ici, à la différence de la situation du cadre moyen (voir page précédente), l’opération est fiscalement recommandée parce que, à la retraite, le couple va passer dans la tranche d’imposition inférieure, celle à 30 %. Dès lors, il y a un vrai gain fiscal, pas seulement un différé d’imposition. Ce PER, eu égard à l’horizon de placement, devra être financièrement géré de manière dynamique, avec une désensibilisation aux actifs risqués cinq ans avant la retraite, pour éviter de sortir à creux de marché.
3/ Location meublée. Compte tenu de la pression fiscale qui pèse sur ce couple, les revenus fonciers traditionnels sont à proscrire (taxés à 41 %, + 17,2 % de prélèvements sociaux). Mieux vaut privilégier la location meublée non professionnelle (LMNP), en régime réel, qui permet d’amortir le bien, ce qui écrase le résultat imposable. Il sera recommandé de passer le studio déjà détenu par le couple en LMNP, et d’en acheter un second toujours sous ce même régime. Pour une acquisition à 250 000 €, la rentabilité nette (après impôt) est de 1,24 % en location nue, mais de 3,6 % en LMNP (grâce à l’amortissement).
1/ Assurance-vie : La retraite de 90 000 € ne représente plus que 75 000 € après impôts. Pour maintenir le train de vie antérieur, il faut générer des revenus à hauteur de 30 000 €. Il est proposé de conserver les deux biens immobiliers en LMNP (20 000 € de bénéfices industriels et commerciaux, ou BIC, par an). De sortir du PER, à raison de 100 000 € par an, sur trois ans – un retrait en une seule fois pourrait faire basculer dans la tranche d’imposition à 45 % ! Entre la retraite et les BIC, les 10 000 € manquants seront générés par des retraits sur l’assurance-vie. Les supports choisis en son sein (le contrat doit être suffisamment diversifié pour les référencer) : fonds garantis en euros, SCPI et fonds structurés ou obligataires à échéance.
2/ Private Equity. Le train de vie étant déjà assuré, des solutions comme le private equity immobilier ou financier (entreprises non cotées) pourront être envisagées. Moins corrélée aux marchés boursiers, indisponible (bloquée pendant cinq ou dix ans), mais risquée, cette classe d’actifs offre une bonne rentabilité.
Cyrus Conseil propose d’investir les 300 000 € retirés du PER dans trois fonds : Europe Buyout Opportunités 2022 (sociétés non cotées matures et rentables) de PAI Partners, dont la performance devrait dépasser 10 % ; et deux fonds d’Eternam, Phoenix Club Invest, placés dans de l’immobilier tertiaire institutionnel décoté à réhabiliter, et Alcyon, dans des hôtels, dont la rentabilité pourrait dépasser 7 %. La fiscalité des gains réalisés sur ce type de fonds est très avantageuse : pas d’impôt sur le revenu, seulement les 17,2 % de prélèvements sociaux. ✸