L'Express (France)

Comment juger son contrat

Tous les contrats ne se valent pas, loin de là. Voici quatre critères clés pour séparer le bon grain de l’ivraie.

- F. G.

Nombre d’épargnants souscriven­t une assurance-vie sans sourciller. Il est pourtant utile de valider la qualité de l’enveloppe proposée avant de vous engager, d’autant que vous allez a priori la conserver de nombreuses années. Voici les quatre points à valider.

1. Un fonds en euros solide

Comment évaluer son potentiel ? En observant le rendement net attribué par l’assureur sur au moins cinq ans et sa dynamique actuelle. Un repère : sur la période 2019-2023, le taux moyen du marché ressort à 8,8 % en cumulé. Mais, attention, il masque des écarts énormes, les pires calant autour de 6 % quand les meilleurs ont dépassé 11 %. Du simple au double ! Cette informatio­n n’est toutefois pas suffisante : il faudra aussi savoir si ce rendement a été attribué sous conditions, par exemple, s’il est majoré uniquement pour les clients prenant en parallèle des risques sur leur épargne au travers des unités de compte. Est-ce compatible avec votre profil ? Autre point clé : les réserves de rendement de l’assureur. A 3 % ou plus, c’est de bon augure pour les années à venir, car elles vont pouvoir alimenter les taux servis. Sans certitude toutefois, les compagnies étant libres d’attribuer cette cagnotte aux contrats de leur choix.

2. Une offre financière adaptée

C’est simple : un bon contrat doit intégrer une palette de supports financiers permettant une véritable diversific­ation de son épargne, indispensa­ble pour dégager plus de performanc­es dans la durée. Bien souvent, avoir accès à une vingtaine de fonds sera suffisant, si on y trouve l’essentiel des classes d’actifs (actions, obligation­s, immobilier) et plusieurs sociétés de gestion. Les offres plus larges (jusqu’à 1 000 fonds) des conseiller­s en gestion de patrimoine indépendan­ts ou accessible­s sur Internet restent à cibler par les épargnants plus avertis ou bien conseillés. La plupart incluent désormais des gestions clés en main confiées à des experts. Un concept intéressan­t, dont il faudra néanmoins étudier le contenu, les frais et les résultats passés.

3. Des frais limités

Gagner davantage avec un placement consiste aussi à ne pas le payer trop cher. Concrèteme­nt, n’acceptez pas plus de 2 % pris sur les versements, sachant que nombre de bons contrats affichent 0 %. Ces frais peuvent se négocier avec le conseiller, ce qui n’est pas le cas des frais de gestion. Voici les taux moyens pratiqués : 0,8 % sur le fonds en euros, 0,9 % sinon. Payer plus est-il justifié ? Non, sauf à obtenir des conseils et des services affûtés. Gare, ensuite, au coût de la gestion pilotée (0,2 % en moyenne, un niveau à ne pas dépasser), à celui des garanties annexes (par exemple, pour effacer les pertes en cas de décès), ou des arbitrages (il en faut au moins un gratuit par an). Tous les frais figurent dans la notice contractue­lle et sur les sites Internet des assureurs.

4. Un SAV reconnu

Le service après-vente d’un produit en matière d’assurance-vie se charge du traitement de vos versements, retraits, arbitrages et de l’informatio­n fournie en cours de route. Comment l’évaluer ? En posant des questions. Par exemple : pourrai-je gérer mon contrat directemen­t sur Internet ou faudra-t-il passer par un conseiller ? En cas de retrait, sous quel délai les sommes serontelle­s virées sur mon compte bancaire ? Compter deux jours chez les bons assureurs, un bon mois chez les autres. Idem pour un arbitrage : les plus réactifs garantisse­nt un enregistre­ment dès le lendemain, les plus lents, au bout d’une semaine. Le SAV, gère encore le traitement des vieux produits dans le temps : bénéficien­t-ils des évolutions techniques allouées aux nouveaux produits ? Les réponses sur ces sujets sont souvent lacunaires. Il faudra insister… ✸

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