L’aire d’accueil de la Croix Tobi ne suffit plus
Depuis plusieurs semaines, une quinzaine de caravanes des gens du voyage sont installées zone de Recouvrance à Gétigné. Si les artisans ne cachent pas qu’ils souhaiteraient voir le campement partir, la situation révèle un manque de places sur l’aire d’accueil clissonnaise désormais gérée par la communauté d’agglomération, voire de terrains familiaux.
Gétigné. Sur le terrain, tout se passe bien. La quinzaine de caravanes n’entrave pas l’activité économique. Les relations entre les artisans et les gens du voyage sont cordiales. « Après, la situation ne peut pas s’éterniser. Imaginez ce campement chez vous. Pour l’image, ce n’est pas top. Que les élus prennent leurs responsabilités, » lance en substance un gérant. Près d’un mois que ces logements mobiles sont sur la zone de Recouvrance à Gétigné. Une situation qui ne satisfait pas non plus le maire et vice-président de la communauté d’agglomération Clisson, Sèvre, Maine agglo, François Guillot. « Ce sont des caravanes qui étaient les autres années à Tabari. Elles sont ici. Ça se passe comme ça pour le moment » , lance, quelque peu démuni, l’élu Les Républicains. Car les élus n’ont guère de solutions. L’aire d’accueil la plus proche, dite de la Croix Tobi à Clisson, est déjà saturée. Les 16 places sont occupées tout l’hiver. Et pourtant cela fait partie des nouvelles compé- tences de la communauté d’agglomération qui compte seulement une deuxième aire à Haute-Goulaine (12 places), pour un bassin de 53 000 habitants.
Pour Christophe Sauvé, porteparole des gens du voyage sur la Loire-Atlantique, le problème « est bien là » . « Plus que de savoir s’il y a des places libres sur les aires d’accueil, ce qui m’intéresse, c’est le mal-logement auquel sont confrontés les gens du voyage en général » , indique celui qui a été reçu par le maire de Clisson en fin d’année dernière. « Une chose toute simple qui dégonflerait la situation, c’est de créer des terrains familiaux comme la loi le préconise, indique l’aumônier. A Clisson par exemple, beaucoup de familles attendent sur l’aire d’accueil alors qu’elles ont des terrains à quelques hectomètres. Mais au plan local d’urbanisme, ils ne sont pas autorisés à le faire. Après, c’est un choix politique puisqu’une décision du conseil municipal pourrait leur permettre. On a écrit à madame la présidente de la communauté d’agglomération, on attend sa réponse. Tout le monde prône le bien vivre ensemble. Avec les « manouches » , les élus oublient vite leur maxime. Les aires d’accueil ne devraient être que des espaces temporaires où il y aurait du turn-over. Ce n’est pas le cas actuellement. Notamment à cause de cette absence de terrains familiaux ». Le message est passé.