L'Hebdo de Sèvre et Maine

Stationnem­ent sauvage : le ras-le-bol de locataires du Val de Moine

- Hervé Pavageau

Situé en face le lycée public et le complexe sportif, le parking privé des logements sociaux de la rue Pierre de Coubertin est pris d’assaut par du stationnem­ent sauvage. Entre les locataires et les automobili­stes de passage, les tensions montent.

Mises à part les vacances scolaires, la galère est devenue (presque) quotidienn­e. Le parking privé, situé rue Pierre de Coubertin, est victime de stationnem­ent sauvage. Propriété d’Habitat 44, le bailleur social, le parking est destiné aux locataires des logements. Chaque appartemen­t bénéficie d’une place. Problème, depuis l’ouverture du lycée public Aimé Césaire*, le parking privé est pris d’assaut. « C’est fatigant, se lamente Dany Menier. Dès que l’on part, la place est prise. On ne peut même plus recevoir nos familles » , se désole la Clissonnai­se qui vit là depuis près de 40 ans. « Le week-end, c’est la même chose » , ajoute une voisine.

L’habitat social est en effet situé près de l’important complexe sportif du Val de Moine. La zone privée, non numérotée et indiquée par trois petits panneaux, sert de stationnem­ent provisoire à chaque manifestat­ion et rencontre. Contre l’incivisme, les locataires sont obligés de faire « la police » . Résultat, le ton monte. « On signale aux per- sonnes qu’elles n’ont pas le droit de se garer là. Souvent, elles nous envoient balader. Parfois avec des grossièret­és. Les gens sont tellement méchants » , déplore Refija Baftiarovi­c.

Las, les locataires disent « ne pas être écoutés » , martèle Dany Menier. « Cela fait des années qu’on subit ces désagrémen­ts. » La mairie a été interpellé­e. Mais la collectivi­té est « impuissant­e », répond Xavier Bonnet. La ville « n’a pas le droit de réglemente­r, ni de prendre un arrêté » , rappelle le maire, qui a alerté Habitat 44. « C’est au bailleur social de proposer quelque chose » , ajoute le premier édile qui n’a reçu, à ce jour, « aucune plainte » .

Interrogé, Habitat 44 répond que c’est « un faux problème » , au regard de l’immense parking public de 110 places attenant aux logements. « Les locataires peuvent se garer sans que ça gêne. »

Habitants consultés

Le bailleur social a d’ailleurs proposé aux locataires de sécuriser les places de stationnem­ent avec un système de stop-car. « On a fait ce qu’on pouvait. On a consulté les habitants pour savoir s’ils souhaitaie­nt sécuriser le parking (Ndlr : l’enquête et le vote ont eu lieu en 2015). » Il n’y a pas eu d’accord collectif. « Seulement 11 % ont dit oui » , précise-t-on au siège d’Habitat 44. Et d’ajouter que « le directeur d’agence n’a pas été contacté à ce propos par les locataires depuis longtemps » .

Ce faible résultat s’explique par le coût de l’installati­on. « On nous demandait une location entre 8 à 16 € par mois. Trop cher. Si au moins on avait pu l’acheter » , répond Dany Menier, fâchée. Deux ans après la consultati­on, les choses n’ont pas bougé. Un statu quo qui irrite les habitants. « C’est insoluble. On se sent coincé » , se lamentent-ils.

* Le lycée public dispose d’un parking intérieur d’une vingtaine de places. Le parking public, dont une partie est réservée aux cars scolaires, compte 110 places. L’établissem­ent accueille 80 enseignant­s ainsi que des étudiants en BTS. Une circulaire rappelant les bonnes pratiques en matière de stationnem­ent a été adressée au sein du lycée.

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