Une femme à la tête du lycée de Briacé
Alors que le lycée agricole implanté au Landreau souffle ses 60 bougies cette année, Marie-Pascale Pinatel devient, en cette rentrée, la première directrice de cet établissement privé. Comme son prédécesseur, Pascal Souyris, parti, après avoir occupé cette fonction pendant 17 ans, elle a commencé sa carrière comme ingénieur agricole avant d’enrôler le métier d’enseignante. A 51 ans, cette fille d’agriculteurs du secteur de Derval arrive de Pontivy (Morbihan), où elle officiait comme directrice adjointe.
Cet été, une page s’est tournée au lycée de Briacé. Sans bruit, Pascal Souyris, qui aimait tant mettre en avant ceux qui quittaient l’établissement du Landreau après avoir rempli leur quota d’années d’exercice, s’en est allé. Dix-sept ans qu’il occupait cette fonction. Arrivé avec le siècle, il aura fait passer cette institution privée, née il y a 60 ans de la volonté des syndicats de maraîchers et de vignerons en quête de mains d’oeuvre formées, dans le XXIe.
Création d’un internat féminin, rénovation des 250 chambres de garçons, construction d’une salle polyvalente de 250 places assises, modernisation en équipant de tablettes numériques iPad l’ensemble des enseignants et élèves dès 2013 (ce qui lui a valu d’être le premier lycée en France), sont quelques innovations qui lui sont dues et qui resteront dans le livre de ce lycée agricole. Pascal Souyris a rejoint l’institut Genech, situé dans le Nord. Un Briacé XXL avec entre autres, ses 1 710 élèves et 480 étudiants, 163 enseignants et 58 formateurs, spécialisé dans l’horticulture (1 500 m2 de serres pour la culture de plantes et 3 000 m2 de serres maraîchères) et l’agriculture (élevage de vaches et de brebis, 36 hectares de céréales).
Originaire de Derval
Pour lui succéder, MariePascale Pinatel. Cette femme de 51 ans prend ici sa première direction après trois ans comme adjointe et responsable de site du lycée de Kerlebost, à Pontivy. Un établissement qui compte 270 élèves. Une trajectoire logique pour cette fille du Nord- Loire, enfant d’agriculteurs du secteur de Derval, devenue ingénieur agricole à l’école supérieure d’agriculture d’Angers, puis salariée de Pioneer semence pendant 12 ans, avant de démarrer une carrière d’enseignante en gestion-économie et production végétale d’une durée similaire. Elle sera la 5e chef d’établissement après Pierre Guillet (de 1957 à 1974), François Foucher (1974 à 1978), Etienne Rotureau (1979 à 2000) et Pascal Souyris. Et donc la première femme.
Bien que les dernières années furent riches en concrétisation de projets, elles ne devraient pas manquer sous son ère. « Il y a pour objectif de faire du site de Briacé un lieu oenotouristique d’ici 2019, afin d’assurer le développement commercial de notre production viticole mais aussi de l’ensemble des vins du terroir » , indiquait celle qui prévoit la construction d’un nouveau bâtiment près du chai. L’établissement travaille, en revanche, à son cloisonnement, pour être moins accessible aux différents promeneurs ou joggeurs qui traversent quotidiennement le site. Côté pédagogique, la nouvelle responsable n’exclut pas l’ouverture d’une filière ES (aujourd’hui, seul le cursus S - une centaine d’élèves - est proposé en filière générale) dans les prochaines années.
Progression des effectifs
Le lundi 4 (pour les nouveaux) et mardi 5 septembre (pour le reste), ce sont 720 élèves qui effectueront leur rentrée à Briacé*. Un effectif qui est un des plus importants depuis la réduction des Bac pro de 4 à 3 ans il y a plusieurs années (près de 750 élèves à l’époque). « Le monde agricole vit une profonde mutation. Il y a beaucoup de choses à créer. Il y a de l’emploi. Les chiffres montrent que les jeunes sont intéressés par ces métiers proches de la nature, et souvent nouveaux comme, par exemple, au niveau de la gestion des milieux naturels. Notamment les filles (ndlr. elles représentent désormais 36 % de l’effectif global) », explique Marie-Pascale Pinatel. « On doit aussi cette augmentation régulière à nos efforts sur la présentation dans les collèges des métiers méconnus auxquels nous formons » , ajoutait Gwénaële Guillard, responsable de la communication.
Bac pro travaux paysagers, CGEA (conduite et gestion de l’exploitation agricole) options vignes et vin ou élevage, bac pro productions horticoles, gestion des milieux naturels et de la faune et services aux personnes et aux territoires (créé en 2015), bac technologique sciences et technologies de l’agronomie et du vivant mais aussi BTS vitioeno et gestion et protection de la nature sont les 9 filières proposées. A cela s’ajoute les classes de 4e-3e professionnelles et le CAP jardiniers paysagistes ouvert l’an passé. Et la filière S. Avec une seconde générale possible en deux ans, autre nouveauté 2016.
Un effectif qui doit effectuer de manière générale, de nombreuses immersions en entreprises et collectivités ( stages, travaux…). Les options et animations restent également pléthoriques (escalade, équitation, rugby, badminton, chorale et même pêche ou VTT). « L’accent est également mis sur le soutien individualisé, que ce soit pour les collégiens ou les secondes, avec de l’aide aux devoirs, de la sophrologie et du coaching mental. Chacun des élèves peut développer des capacités d’initiative et d’autonomie », indique le lycée qui se targue de 90 % de réussite sur l’ensemble des examens depuis quatre ans et 43 % de mentions.
*Dont 78 sur le site d’Ancenis, où une hausse de 14 % est enregistrée