Demain, une seule commune ?
Et si Saint-Julien-de-Concelles et le Loroux-Bottereau ne formaient plus qu’une seule et même commune nouvelle ? La question a été posée mardi dernier aux élus des deux collectivités, réunis en conseil municipal.
Il n’y a pas de fumée sans feu. La rumeur d’un possible rapprochement entre Le Loroux-Bottereau et Saint-Juliende-Concelles courait depuis plusieurs semaines. Aujourd’hui, le bruit de couloir n’en est plus un. L’annonce a été officialisée suite à l’envoi de l’ordre du jour des deux conseils municipaux*. Ce mardi 30 janvier, les deux communes ont débattu, en même temps, sur l’opportunité de lancer une étude sur la création d’une commune nouvelle englobant Le Loroux-Bottereau et Saint-Julien-de-Concelles. Etonnant quand on connaît la rivalité historique des deux collectivités séparées par une départementale (lire encadré). La guéguerre est notamment apparue lors du précédent mandat, sur fond d’enjeux commerciaux.
Travail en bureau municipal
Passé la surprise, le lancement de l’étude répond à une logique. Dans un contexte d’apaisement et d’équipes d’élus renouvelées, les deux majorités ne font que s’inscrire dans la nouvelle organisation territoriale mise en place sous le mandat Hollande. Dans un contexte d’économie budgétaire, la commune nouvelle est en effet l’une des mesures incitatives de l’Etat dans le cadre de la révision générale des politiques publiques ( RGPP). Les deux majorités sont conscientes de la nécessité générale de diminuer la dépense publique et de mutualiser les forces pour faire face aux baisses des dotations d’Etat. Sans oublier que les deux villes, quasiment sans rupture d’agglomération si ce n’est quelques vignes, possèdent de nombreux services en commun, et des enjeux convergents.
D’autant que le sujet très politique n’arrive pas sur la table comme cela. Les bureaux municipaux se sont emparés du sujet, dans la discrétion. Interrogés sur cette étude de rapprochement, Thierry Agasse et Paul Corbet n’ont d’ailleurs pas souhaité faire de commentaires. Les deux maires attendaient le conseil municipal et la conférence de presse fixée le 31 janvier pour « s’exprimer sur le dossier ».
La plus importante de Loire-Atlantique
Ce projet arrive deux ans après la naissance de Divatte-surLoire, réunissant les communes de La Chapelle-Basse-Mer et Barbechat. Et un an après que les quatre communautés de communes du Vignoble nantais ne soient plus que deux (Clisson, Sèvre et Maine agglo et Sèvre et Loire). Si elle aboutit, cette commune nouvelle serait la 8e création en Loire- Atlantique depuis 2016. Assurément la plus importante au niveau de la population (15 000 habitants). Elle deviendrait la deuxième commune de la Xe circonscription de la Loire-Atlantique (derrière Vertou, 23 000 habitants). Elle pourrait également permettre à Sèvre et Loire de passer communauté d’agglomération. Un sujet qui n’est pas d’actualité, selon le président de la communauté de communes. « Sèvre et Loire n’appuie pas sur le bouton pour faire une communauté d’agglomération » , a répondu Pierre-André Perrouin, qui n’était pas au courant de l’étude de rapprochement. « C’est normal qu’ils parlent entre eux d’abord. Et qu’ils viennent nous voir après » , a commenté le maire du Pallet.
La route est encore longue pour l’éventuelle création d’une commune nouvelle. Ce ne devrait pas être avant le prochain mandat, en 2020. Si un consensus, ou presque, s’opère. Les élus ne pourront faire l’impasse de consultations publiques. Mais aussi tomber d’accord sur un certain nombre de sujets (habitat, environnement, enfancejeunesse…). Et accessoirement d’un nom !
*Le débat des deux conseils municipaux sera publié dans l’édition du 8 février prochain. L’Hebdo de Sèvre et Maine bouclant son édition le mardi soir.
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