L’homme « courtois » devenait « un tyran domestique »
Un homme de 36 ans, travaillant à Vertou, a écopé lundi dernier en comparution immédiate de neuf mois de prison ferme, pour s’être livré ces dix derniers jours à de nouvelles violences et menaces de mort sur sa compagne. Il a été incarcéré à l’issue de l’audience.
Vertou. Dans cette affaire de violences conjugales aggravées, l’enquête avait été ouverte, non pas par la plainte de la conjointe, mais par un signalement d’une tierce personne au parquet : l’intérimaire de la BN traitait souvent sa compagne de « pute » , de « grosse » ou de « cas soc’» .
Menacée d’être brûlée à l’acide
Le prévenu, qui vivait avec elle depuis six ans et avec qui il a eu deux enfants, lui souhaitait aussi régulièrement « d’avoir le cancer » … Mais c’était « pour rigoler » , a-t-il dit aux enquêteurs, une fois interpellé.
Mais au fil des renseignements, les forces de l’ordre avaient appris que ce trentenaire avait aussi menacé sa compagne de la « brûler à l’acide » ou de la « laisser dans un fauteuil roulant » . « Au pire, je fais trois mois de prison, et quand je ressortirai, il n’y aura pas toujours dix gardes autour de chez toi » , lui disait-il aussi pour la dissuader de porter plainte. Et cela fonctionnait plutôt bien : la plaignante était « terrorisée » , d’après le procureur.
Ce ressortissant tunisien - qui trouvait « normal d’être nourri-logé-blanchi » par la plaignante, selon le parquet - se faisait aussi remettre 200 € tous les mois par sa compagne, alors que celle-ci est en congé parental. Elle recevait d’ailleurs « régulièrement des claques en fin de mois » , quand le prévenu n’avait plus d’argent pour régler ses « dettes de café » . Plus récemment, cet homme déjà condamné pour violences conjugales lui avait encore jeté des pommes à la figure.
L’enquête a aussi démontré que le prévenu n’hésitait pas non plus à s’emparer de ses clés de voiture, bien qu’il n’ait pas le permis de conduire. « Je n’avais pas le choix pour aller travailler » , a-t-il tenté pour convaincre le tribunal… bien que sa compagne lui ait déjà suggéré de prendre un scooter et que le procureur soit convaincu qu’il prenait surtout le volant pour aller « au bar à chicha » .
« Des gens comme lui, il y en a des milliers »
« Il ne faut pas négliger ce type de dossier : monsieur se présente de façon civilisée et courtoise au travail, mais devient un véritable tyran domestique à la maison » , avait appuyé le représentant du parquet dans ses réquisitions. « Des gens comme lui, il y en a des centaines, des milliers, des dizaines de milliers ! On leur donnerait le Bon Dieu sans confession. »
La victime, pour sa part, ne s’est pas constituée partie civile et n’était pas présente à l’audience. « Il ne faut pas croire que tout ce qu’elle dit est parole d’Evangile » , avait tenté de plaider Me Agathe Bignan, l’avocate du prévenu, pour remettre en cause la véracité de ses propos.
Aux six mois de prison ferme écopés, l’homme violent en a également vu trois autres liés à un sursis, d’une précédente condamnation en juin 2017, devant le même tribunal correctionnel de Nantes, s’y rajouter.
Il sera désormais sous le coup de trois nouveaux mois de prison avec sursis et d’une mise à l’épreuve de deux ans : elle l’obligera à se soigner, à rechercher du travail, à contribuer aux charges familiales et à passer le permis de conduire. Il aura par ailleurs interdiction d’entrer en contact avec sa victime, de paraître chez elle ou dans sa rue, à Nantes.