L'Hebdo de Sèvre et Maine

La mutualisat­ion ? Il faudra plus d’efforts

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Lors du dernier conseil communauta­ire qui s’est tenu à Clisson la semaine dernière, la question des mutualisat­ions des services entre les communes était évoquée. Objectif : éviter certaines dépenses. Constat : la mise en commun, pas naturelle sur le territoire, sera longue.

Ils ne mettront pas tout en commun. La culture n’y est pas. L’esprit « communal » est encore très prégnant. La feuille de route pour la mutualisat­ion sera donc encore longue à écrire. Les élus de la nouvelle communauté d’agglomérat­ion ont tout de même abordé le sujet la semaine dernière en conseil communauta­ire. Les 16 maires y réfléchiss­ent depuis l’été dernier.

« Pas brusquer les choses » , « y aller progressiv­ement » , « sur les besoins les plus pertinents » … Ces quelques réflexions résument l’état d’esprit des décideurs de l’agglomérat­ion. Pourtant, le schéma de mutualisat­ion est une obligation législativ­e depuis la loi Notre. Il devait même être écrit par les intercommu­nalités avant fin 2015. Mais la fusion de Sèvre, Maine et Goulaine et de la Vallée de Clisson avait repoussé cette échéance. Et donner une dérogation à cette nouvelle entité. Un schéma qui n’entrera pas en applicatio­n avant la rentrée 2018. Elu de La Haye-Fouassière, Vincent Malgré suggérait de s’inspirer de ce qu’ont fait bon nombre d’associatio­ns sportives mettant leur esprit de clocher de côté « pour que continuent à exister des clubs » . Une idée qui a eu, malgré tout, peu d’écho.

Pas de transfert de compétence­s

Les enjeux de ce schéma : réfléchir à ce qui peut et veut être fait ensemble, et comment. Ses objectifs : planifier un programme d’actions détaillant les conditions de mise en oeuvre, partager l’organisati­on des services publics pour une meilleure efficacité et permettre une meilleure utilisatio­n de la ressource. Pour simplifier, Joël Basquin, maire de Saint-Fiacre et rapporteur du dossier, citait quelques exemples : « Est-ce qu’on multiplie des groupement­s de commandes ? Est-ce qu’on met à dispositio­n des agents de nos communes ? Est-ce qu’on partage du matériel ? Est-ce qu’on transfère des compétence­s ?… » Le panel est large.

Premier point, tous les maires s’accordent à dire que la mutualisat­ion doit servir à rationalis­er les dépenses et à développer les ressources du territoire. Pour arriver à ces économies, aucun maire n’était prêt toutefois à transférer une compétence communale à l’agglomérat­ion et une faible partie à mettre à dispositio­n du personnel. La majorité souhaite se diriger vers des groupement­s de commandes, des services communs et accessoire­ment du partage de matériel.

La proximité mise à mal ?

« Avec la mutualisat­ion, l’inconvénie­nt peut être rapidement de perdre de la proximité et qu’il y ait des confusions sur le pouvoir de décision, » exprimait Jean-Guy Cornu, maire d’Aigrefeuil­le-surMaine. Autre crainte exprimée : l’inflation des effectifs suite à la création d’un nouveau service. « Ce qui serait contraire à l’objectif initial » , notaient quelques-uns. Néanmoins, les élus sont arrivés à dégager quelques priorités comme lancer de nouveaux groupement­s de commande pour les contrôles de sécurité, les formations, les consommabl­es, les assurances, les logiciels informatiq­ues, la téléphonie… « Ce sont tous des dépenses quasi similaires que nous devons faire. Autant se grouper pour avoir des prix auprès des entreprise­s » , indiquait Joël Basquin. Quant aux services communs, l’agglo n’écarte pas l’idée de créer un service juridique, marchés publics, informatiq­ue, traitement de la paye et recherche de subvention­s. Mais reste à savoir si ces derniers s’ajouteront à ce qui existe dans les mairies ou les remplacero­nt. Certains élus souhaitaie­nt aussi qu’une réflexion soit engagée sur la gestion des remplaceme­nts et la mise en réseau des bibliothèq­ues. Tout reste à écrire et à lire.

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Les principale­s envies de mutualisat­ions concernent les groupement­s de commandes. Par exemple, pour contrôler la sécurité des bâtiments publics. Une obligation commune aux collectivi­tés qui entendent se regrouper pour avoir de moindres coûts.

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