Sa Little family ne demande qu’à grandir
A 50 ans, après plus de deux décennies d’expérience dans le milieu, Valérie Héry vient de monter sa micro-entreprise en photographie, Little family stories. Sa spécialité : les images de bébés et d’enfants. Non sans originalité et tendresse. Des souvenirs qui sont autant de trésors.
Son parcours résume l’évolution récente de la photographie. Avec des pratiques de plus en plus accessibles au grand public, ce qui a révolutionné le métier ces 30 dernières années. A la fin des années 80, c’est un CAP photo en trois ans qu’obtient celle qui habite alors Royan ( Charente- Maritime). Mais comme beaucoup de jeunes diplômés, ce n’est pas la prise de clichés qui la fera manger.
Malgré quelques commandes pour des mariages et des photos de concerts rock pour son loisir, c’est dans un magasin dans le coeur du centre-ville de Nantes qu’elle travaille. « Les gens y emmenaient leurs pellicules. La boutique appartenait à un groupe qui avait un centre de développement en Allemagne. On les envoyait làbas. Les photos revenaient sous 48 ou 72 heures à des prix défiant toute concurrence. Autant dire que la pratique était plus que limitée. On donnait parfois quelques conseils » , se souvient cette fille de mineur de Saint-Crespin-surMoine qui sera responsable du lieu pendant 8 ans.
Des milliers de bébés dans la boîte
Mais cet âge d’or décline rapidement dans les années 90. Le numérique prend le pas. Valérie Héry devient maman. Prend le temps. S’inscrit au club photo de Gétigné. Elle tombe, via sa nounou, sur une annonce : Primaphot, un des plus grands groupes spécialisés en photos de maternité et d’enfants à domicile, recherche des photographes free-lance pour proposer des clichés de nouveau-nés. Une aubaine pour celle qui n’avait plus vraiment eu l’occasion d’être rémunérée pour sa passion.
Joufflus, ébouriffés, dormeurs, fripés… la photographe a ainsi immortalisé les premiers jours de vie de milliers de bébés entre 2001 et 2016. « De la clinique Brétéché à la poly de Cholet en passant par celle de Saint-Nazaire » , énumère-telle. Là aussi, la démocratisation des moyens pour faire de photos va faire diminuer son activité. « Au départ, 9 fois sur 10, les mamans acceptaient. A la fin ce n’était que 5 fois. La baisse de la durée des séjours à l’hôpital a sans doute joué. Les mamans ont moins le temps. Et avec portables et tablettes, beaucoup y trouvent leur compte » , analyse-t-elle.
Immortaliser les familles
Cette expérience lui aura permis de se rendre compte que c’est le type de photo qu’elle préférait réaliser. « Les femmes enceintes, les bébés, les enfants… j’adore. Il y a de la tendresse, de l’amour… Et cela fabrique des souvenirs énormes » , raconte celle qui reste persuadée qu’il y a un créneau à prendre. C’est pourquoi, elle a décidé de créer sa Little family stories, profitant du rachat de la société pour partir. Dotée d’un studio mobile ( éclairage et panneaux), elle immortalise ce public à domicile. « Dans leur élément », insiste celle qui en a aussi profité pour suivre quelques formations de remise à niveau (réseaux sociaux, logiciel photo…).
Reste aujourd’hui, à cette maman, à se faire connaître. Premier défi : exposer dans des lieux de petite enfance (crèche, halte- garderie…) et de santé ( cabinets de sages- femmes, salles d’attente…). Pas forcément simple. Pourtant, son coup d’oeil et sa patte ne peuvent laisser indifférent.