Les photographes s’unissent pour mieux résister
Jean-Claude Milcendeau, portraitiste et photographe à Vallet, a accueilli ses confrères portraitistes pour échanger sur leur métier. L’occasion, également, de jeter un oeil sur l’avenir de la profession.
Deux à trois fois par an, les photographes de la région se donnent rendez-vous pour une journée d’échange et de convivialité autour de leur profession. Lundi 22 janvier, une douzaine d’entre eux était reçue à Vallet par Jean- Claude Milcendeau, dans son studio photo du 21, rue des Forges. Alain Martineau, photographe à Cholet – qui vient d’être primé au QEP, un concours international de photographies – souligne qu’il s’agit d’un moment de « fraternité » entre professionnels. « Pour nous, c’est l’occasion de discuter des nouvelles techniques, des prix que nous pratiquons ou de l’agencement de nos boutiques » , explique-t-il.
Un tout nouveau studio
Jean- Claude Milcendeau illustre les propos de son collègue : « par exemple, j’attendais cette rencontre pour tester avec mes confrères un nouvel équipement que je viens d’acquérir : il permet de prendre des photos de qualité studio en extérieur, sans avoir besoin de le raccorder au secteur » . Installé à Vallet depuis 23 ans et propriétaire de son local depuis un an et demi, Jean-Claude Milcendeau souhaitait aussi faire découvrir les travaux considérables qu’il a entrepris depuis lors : il a totalement revu et rénové le studio de prise de vues ; il s’est équipé d’une véritable salle de projection dotée d’un écran géant ; et il s’est équipé des matériels de dernière génération pour le tirage de clichés.
Une concurrence destructrice
Si ces rencontres sont avant tout marquées par le plaisir et la convivialité, les participants n’oublient pas les difficultés auxquelles ils doivent faire face au quotidien. Car la profession n’est pas épargnée : selon Alain Martineau, le nombre de photographes professionnels a sensiblement diminué en 15 ans, si l’on ne tient pas compte des auto-entrepreneurs. Précisément, depuis environ 5 ans, ces nouveaux acteurs ont bouleversé le marché de la photographie.
« Ils n’ont pas dû obtenir de diplôme et bénéficient d’un statut très privilégié pour le lancement de leur activité, regrette Jean-Claude Milcendeau. Ils ne paient pas de charges alors que moi, lorsque j’ouvre simplement mon magasin, je débourse d’emblée 300 €, chaque jour » . Au-delà de ces avantages, ils cassent les prix du marché, renchérit Alain Marti- neau : « il propose des tarifs très bas, mais leurs prestations sont minimales : pour un mariage, par exemple, ils n’offrent aucun service autour des photos, ni tri, ni sélection, ni mise en valeur… » Jean-Claude Milcendeau n’est pas opposé aux auto- entrepreneurs, mais selon lui, leur statut devrait être plus évolutif pour équilibrer rapidement leur situation par rapport à celle des professionnels installés.
En attendant, les professionnels aguerris ne restent pas inactifs. « Nous misons sur la qualité, explique JeanClaude Milcendeau, en suivant toujours de très près ce qui se fait de mieux et de plus moderne. Nous proposons notamment des supports ( papiers et encadrements) qui sont de véritables objets décoratifs. Et au-delà, il faut absolument maîtriser notre communication pour mettre en valeur notre savoir-faire. Nous cherchons à renforcer notre notoriété, en participant à des concours nationaux ou internationaux » .
C’est d’ailleurs le cas de JeanClaude Milcendeau, qui participera très bientôt au concours du Meilleur ouvrier de France.