La ville conserve l’école du mercredi
Vendredi dernier, la municipalité s’est prononcée en faveur du maintien des rythmes scolaires mis en place depuis 2014. Même si les avis des parents d’élèves sont très partagés.
C’était la dernière commune du Vignoble nantais à se prononcer. Jusque-là, 16 communes de la Xe circonscription de LoireAtlantique avaient voté pour un maintien des rythmes scolaires et 14 revenaient à une semaine à quatre jours. A la rentrée prochaine, les premières conserveront donc l’école du mercredi matin et plusieurs créneaux de temps d’activités péri-éducatifs (TAP). C’est ce qu’a donc choisi la municipalité vertavienne.
A… 50,8 %
Les élus avaient voulu se donner du temps alors que la très grande majorité des collectivités avait obéi au souhait de la direction académique d’avoir une réponse pour le 15 décembre dernier ( pour la question de l’organisation des transports scolaires). « Pour bien étudier nos possibilités pour la rentrée prochaine, en tenant compte de nos capacités ainsi que les éléments techniques, financiers et humains » , indique-ton en mairie.
Comme dans une grande partie des communes, une consultation des familles, du personnel périscolaire et des enseignants a été organisée depuis l’automne. Puis ce sont les conseils d’école qui ont été questionnés. Au final, 50,8 % d’entre eux étaient favorables au maintien de l’école le mercredi matin. Malgré cette courte majorité, la ville a souhaité respecter le vote. Un scrutin qui a été plébiscité puisque la mairie a enregistré 85 % de participation. Cette mesure concerne les quatre écoles publiques de la ville (Treilles, Enclos, Henri- Lesage, Reigniers), soit 1 512 élèves (dont un tiers de primaires).
Lettre au ministre restée morte
Il y a quelques mois, dans un décret, le nouveau gouvernement a choisi de laisser les maires et leurs équipes décider des changements à apporter, ou pas, à la semaine scolaire. Ce qui avait valu un courrier du maire. Rodolphe Amailland avait en effet interrogé le Ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, sur l’évaluation de la réforme mise en place en 2013, avant de prendre une décision. « Courrier qui à ce jour est toujours sans réponse » , tient à préciser l’élu Les Républicains qui précise « ne pas être, comme tous mes homologues, un spécialiste de la chronobiologie, et que sans rapport, il est difficile de se prononcer. On le voit bien : le consensus voulu par le gouvernement n’a pas lieu chez nous. Il y avait des disparités dans les écoles » .
Rodolphe Amailland déplore « cette absence d’évaluation nationale du dispositif existant au regard de l’intérêt de l’enfant » , mais aussi « les délais imposés et l’absence de concertation préalable avec les territoires, l’aberration d’un système potentiellement à plusieurs vitesses et source d’inégalités » .
« Attachant une importance toute particulière à la jeunesse et à la manière dont se construit la citoyenneté à partir de notre système éducatif, une approche différente sur cette question des rythmes scolaires nécessitait, à mon sens, des réflexions approfondies. Cela se justifiait par les enjeux liés aux apprentissages scolaires et à l’articulation des temps éducatifs, péri-éducatifs de loisirs et familiaux » , ajoute-t-il.
La FCPE satisfaite
La FCPE, qui s’était positionnée pour le maintien de la semaine à quatre jours et demi, s’est dit localement « satisfaite » de cette décision. « Maintenant, il va surtout falloir travailler sur la réécriture du projet éducatif terri- torial (ndlr. valable seulement jusqu’en juin 2018 à Vertou). Nous allons certainement rencontrer prochainement les élus pour essayer d’améliorer les aménagements existants, notamment par rapport aux TAP (contenus, horaires…) » , exprime Lydie Barreau, présidente de la FCPE Vertou. « On espère que ces activités resteront gratuites » . C’est ce qu’a annoncé la ville. Dans sa loi de finances, le gouvernement a annoncé le maintien des aides d’Etat pour les communes. Comme actuellement.
Bien que l’appliquant, la ville avait régulièrement taclé le coût de cette réforme, « environ 280 000 € à l’année pour nous », rappelle-t-on en mairie. Un chiffre qui ne prend en compte que les dépenses et pas les aides. Et donc à atténuer. Des parents d’élèves qui n’oublient pas les couacs de ce début d’année. La municipalité n’avait pas pu mettre en place les TAP avant la Toussaint : la faute à l’absence de candidats animateurs/trices pour ce faible nombre d’heures de travail hebdomadaire.