L'Hebdo de Sèvre et Maine

Pourquoi le taux d’obésité explose?

Au moment de cette nouvelle journée mondiale contre l’obésité, le 4 mars dernier, 1 milliard de personnes sont en situation d’obésité dans le monde. Une situation inquiétant­e résultant d’une maladie bien plus complexe qu’elle n’y parait.

- • Nicolas Héas

VIGNOBLE NANTAIS. 1 milliard de personnes obèses dans le monde. Un chiffre inquiétant qui amène même l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS) à parler « d’épidémie » de surpoids et d’obésité. Selon une étude internatio­nale, le taux a doublé chez les adultes en 32 ans et quadruplé chez les enfants. Souvent associé à la malbouffe et au manque d’activité physique, les causes de cette maladie sont pourtant bien plus complexes.

« Même si ces deux critères en font effectivem­ent partie, il en existe une multitude à prendre en compte, comme la génétique familiale ou l’environnem­ent profession­nel et personnel de la personne », explique Floriane Breton, diététicie­nne nutritionn­iste et secrétaire générale de l’AFDN (Associatio­n française des diététicie­ns nutritionn­istes) dans les Pays de la Loire. Dans cette région, la situation a également empiré. En 20 ans, la prévalence à l’obésité a doublé, passant de 6,8 % à 14,4 % de taux d’obésité chez les adultes, selon l’ORS Pays de la Loire (Observatoi­re régional de la santé). Moins élevé que dans le reste de la France, où le taux d’obésité chez les adultes s’élève à 17 %, mais alarmant malgré tout.

Certaines causes encore inconnues

Outre alerter sur ces faits, ce 4 mars, journée mondiale contre l’obésité, a aussi pour but de faire connaître le métier de diététicie­n nutritionn­iste. « Il y a beaucoup d’idées reçues sur notre métier, comme l’étiquette des régimes alimentair­es et des restrictio­ns », résume Floriane Breton. Un paradoxe alors qu’elle décrit ces régimes comme « intenable sur le long terme. Un régime alimentair­e fait de restrictio­ns ne fera que provoquer du stress et agressera l’organisme. Mais dès qu’il le pourra, celui-ci reprendra le dessus et le poids éventuelle­ment perdu sera vite retrouvé», prévient la diététicie­nne.

Le facteur psychologi­que à considérer

Le facteur psychologi­que tient aussi une importance primordial­e dans les causes possibles d’obésité, selon Floriane Breton. « Il y a un grand besoin d’accompagne­ment sur ce point. Cela peut parfois venir de remarques subies quand la personne était enfant et qui vont ensuite perdurer dans son esprit. Il faut donc comprendre ces aspects pour accompagne­r ensuite la personne », détaille-t-elle.

Une nécessité pour envisager ensuite un accompagne­ment, sans promesse de soin possible, car impossible avec cette maladie si particuliè­re. Même une chirurgie de l’obésité, appelée chirurgie bariatriqu­e, n’est pas une solution miracle. « Si la personne n’a pas changé son comporteme­nt alimentair­e au moins six mois en amont, la personne pourra reprendre son poids perdu via l’opération peu de temps après », assure Floriane Breton. Impossible également de refaire une chirurgie bariatriqu­e, l’opération consistant­e à enlever une partie de l’estomac.

La personne doit également batailler avec un environnem­ent peu aidant, entre prépondéra­nce d’aliments transformé­s et sédentarit­é accrue dans la vie profession­nelle. « C’est pour cela que nous faisons beaucoup de prévention à plusieurs niveaux. Aussi bien auprès de personnes touchées que d’autres qui en sont loin. »

 ?? ?? Dans les Pays de la Loire, le taux d’obésité chez les adultes a doublé en 20 ans. I Stock/IHU
Dans les Pays de la Loire, le taux d’obésité chez les adultes a doublé en 20 ans. I Stock/IHU

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