Ils créent une association pour promouvoir la littérature jeunesse
Alain et Véronique Branchet ont fondé leur association dédiée à promouvoir la littérature jeunesse en 2020. Ces habitants de Vertou utilisent le kamishibaï, une technique de narration japonaise, et créent leurs propres histoires pour transmettre l’envie de lire aux enfants.
Respectivement comptable à la retraite depuis quatre ans et enseignante en maternelle, Alain et Véronique Branchet ont fondé en 2022 leur association, Les Kamishibaïs du Vieux Moulin, dont le but se résume à promouvoir la littérature jeunesse, et plus particulièrement le kamishibaï.
Cette technique de narration traditionnelle du Japon consiste à raconter une histoire via un petit théâtre en bois à portes, appelé butaï. Le terme kamishibaï signifie littéralement « théâtre de papier » mais Véronique et Alain explique « que c’est plutôt un théâtre pour papier ».
Des illustrations en papier de divers formats sont en effet glissées dans le butaï pour permettre aux enfants de s’imaginer la scène et au verso de celles-ci, un texte qui raconte l’histoire figure à la disposition du narrateur. « Il peut aussi y avoir une part d’improvisation, mais ce texte constitue la base de l’histoire », précise Véronique, qui a découvert le kamishibaï il y a une dizaine d’années. « Je n’étais pas familière à la culture japonaise et un jour, j’ai assisté à une démonstration d’une animatrice envers des enfants qui avaient l’air captivés, d’ici là j’ai commencé à raconter moi aussi des histoires à mes élèves ».
Alain Branchet, d’un naturel créatif et artistique s’est lui aussi épris d’intérêt pour cet art narratif. « Je me charge plus du côté technique, c’est-à-dire la gestion des réseaux sociaux et le montage ». Le couple a ouvert sa chaîne YouTube qui cumule plus de 260 000 vues en 2020, sur laquelle ils lisent des kamishibaïs.
600 exemplaires imprimés pour une histoire
Le couple de Vertou crée ses propres kamishibaïs imprimés à des centaines d’exemplaires. Pour ce faire, Alain et Véronique font appel à des éditeurs. « Quand Véronique a une bonne idée d’histoire, nous écrivons un script que nous envoyons à l’éditeur. Il s’ensuit un dialogue avec ce dernier, et si l’histoire convient à tout le monde, je rédige un storyboard », explique Alain, qui a déjà créé des jeux de société dans sa vie.
Sept illustratrices dispersées dans toute la France s’occupent alors d’illustrer les 13 à 17 planches demandées, avant que le kamishibaï soit imprimé à 600 exemplaires puis distribué à des bibliothèques, EHPAD, crèches et même prisons. « Il n’y a pas réellement d’âge pour ces histoires », soutient l’enseignante en maternelle. Ce procédé dure de 5 à 6 mois et un éditeur en particulier retient régulièrement les histoires des passionnés. Kamishibaïs Éditions a publié 3 histoires en novembre 2023 et d’autres sont à prévoir. « En 2024, nous aimerions partager 3 nouvelles histoires », affirment Alain et Véronique, en recherche d’éditeurs.
Au départ, les Vertaviens ne s’attendaient pas à un tel succès. « Le but n’a jamais été de se faire de l’argent, mais plutôt de se faire plaisir et donner du bonheur aux enfants », racontent-ils. « J’ai toujours aimé les enfants et j’adore voir l’enthousiasme que le kamishibaï provoque. Il y a un côté théâtral qui plaît à ceux qui n’aiment pas lire, cela constitue un excellent support de langage et une bonne alternative aux écrans », déclare la férue de kamishibaïs.
Le couple s’efforce d’intégrer un message dans chacune de leurs histoires afin que les enfants s’identifient au protagoniste. Selon Véronique, « dans Tac-Tac le pivert a un toc, l’oiseau a un trouble obsessionnel compulsif (TOC) mais parvient à trouver quelqu’un qui bénéficie de son problème, par exemple ». À l’avenir, les Kamishibaïs du Vieux Moulin participeront en mai 2024 à une exposition dans une bibliothèque à Osaka, au Japon, aux côtés des 15 autres auteurs retenus, qui proviennent du monde entier.
« Le kamishibaï plaît à ceux qui n’aiment pas lire »