L'Hebdo de Sèvre et Maine

Ultime mesure de clémence pour un automobili­ste condamné pour la 25e fois

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Un automobili­ste du Loroux-Bottereau de 38 ans a été condamné pour la 25e fois en vingt ans, fin février, devant le tribunal correction­nel de Nantes, après avoir été contrôlé deux fois en moins de deux mois au volant d’un véhicule alors qu’il n’a plus de permis de conduire.

Le 13 septembre 2023, un automobili­ste avait été intercepté une première fois par les gendarmes à Rezé alors que sa Volkswagen n’était pas assurée, que ses plaques d’immatricul­ation n’étaient pas conformes et qu’il avait fait usage de stupéfiant­s. Il s’était fait contrôler une seconde fois le 24 novembre 2023, toujours à Rezé, mais cette fois-ci au volant d’un Renault Master avec un pare-brise fissuré.

« J’ai fait une erreur, je n’ai pas d’excuse », a simplement soufflé ce dernier qui était en récidive légale pour avoir déjà été condamné le 24 septembre 2020 par le tribunal correction­nel de Saint-Nazaire et qui était sous sursis probatoire. « C’est plus qu’une erreur ! Vous êtes pris deux fois à moins de deux mois d’intervalle... Vous vous fichez totalement des décisions de justice, c’est ça ? », l’a repris la juge.

Le trentenair­e du Loroux-Bottereau n’était en fait « pas au courant » que son permis de conduire lui avait été retiré, a-t-il tenté d’expliquer : on le lui avait « plus ou moins dit », mais il « croyait » qu’il lui « restait des points » et que ce n’était « qu’une suspension » temporaire... Son contrôle positif aux stupéfiant­s s’explique par ailleurs par le fait qu’il avait « fumé du CBD ».

Un casier « impression­nant »

Cet ancien mécanicien automobile - qui s’est aujourd’hui reconverti « dans la restaurati­on » - demandait donc la clémence du tribunal : il est père de six enfants âgés de 4 à 18 ans, il « se tient à carreau » dorénavant et il n’a « pas envie » de retourner en prison, comme en 2016. D’ailleurs, il roule maintenant « en scooter », son patron « vient le chercher des fois » et sa camionnett­e au pare-brise fissuré « ne bouge pas » de chez lui.

« On a essayé toute la palette des peines mais vous continuez... Parmi vos condamnati­ons, il y en a huit pour des délits routiers », lui a fait remarquer la présidente. « Le casier judiciaire de monsieur est particuliè­rement impression­nant », avait abondé la procureure de la République. « Son passé ne permet pas d’envisager autre chose qu’une peine de prison ferme. » Elle avait donc requis sept mois d’emprisonne­ment ferme.

« Sa compagne travaille le week-end et c’est lui qui s’occupe des enfants », avait plaidé l’avocate de la défense pour revoir à la baisse cette peine de prison « un peu élevée ». « Il ne faut pas casser la dynamique, certes fragile, mais qu’il a engagée depuis quelques mois. »

La juge a finalement prononcé six mois de prison ferme, que le prévenu pourra purger chez lui avec un bracelet électroniq­ue. « C’est une dernière mesure de clémence », l’a mis en garde la présidente. « Que les choses soient très claires : la prochaine fois, ce sera directemen­t en détention. » Son Renault Master et sa Volkswagen ont aussi été confisquée­s, et il devra payer 1.050 € d’amendes au Trésor public.

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Archives Actu.fr Les délits routiers étaient fréquents chez cet automobili­ste.

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