Jeux paralympiques : Julie Marchand invitée au collège Goulaine
Après Thibaud Lefrançois, joueur de l’équipe de France de volley assis, venu en juin dernier, Julie Marchand était l’invitée du collège de Goulaine dans le cadre des événements en lien avec les Jeux olympiques et paralympiques. Femme de 30 ans, elle pratique le basket fauteuil et fait partie de l’équipe de France handisport.
La vie sur ses deux jambes s’est arrêtée en janvier 2014. Julie Marchand avait 19 ans. Elle était aux sports d’hiver. C’est lors d’une descente en luge qu’elle a percuté un canon à neige. Dans le choc, sa colonne vertébrale a été abîmée. Elle s’est retrouvée paraplégique. « Au début, quand je me suis vue comme ça, hyper dépendante des autres, j’ai vu mon avenir foutu, confie celle qui venait de décrocher son bac et son permis, confie-t-elle. Et puis j’ai commencé ma rééducation, j’ai fait des rencontres et j’ai reçu beaucoup de soutien. ça m’a aidé à rebondir ».
Membre de l’équipe de France de basket
Lors de sa rééducation, elle a eu l’occasion, notamment, de pratiquer le basket fauteuil. Pour cette sportive, adepte de l’athlétisme chez les valides, c’est une révélation. « Je me suis inscrite au Redash (rebond et dribble association Saint-Herblain). J’ai décidé de profiter de la vie, mais pas de la subir », livre-t-elle. Ce club a une équipe totalement féminine. Puis, c’est l’avènement au bout d’un an et demi de pratique. Son talent et sa ténacité lui entrouvrent les portes l’équipe de France. Aujourd’hui, en plus d’être joueuse dans son club et en Bleue, elle est, aussi, coach sport et santé.
Son autre match, ce sont les finances pour pratiquer son loisir préféré. « Les aides sont peu nombreuses alors que le prix d’un fauteuil de compétition est onéreux. Environ 8600 € parce qu’il est fabriqué sur mesures, totalement adapté à la morphologie de la personne. Je sors la moitié du prix de ma poche », explique celle qui n’a pas été épargnée par de récents déboires concernant équipement. « Après un voyage en avion, il a été cassé lors du débarquement. La compagnie a eu du mal à reconnaitre sa responsabilité. Finalement, elle a fini par admettre, mais, comme il faut six mois pour en fabriquer un, du coup, j’ai été obligée de reprendre mon ancien que je n’avais encore revendu, pour le tournoi de qualification aux Jeux Olympiques à Osaka au Japon ».
Des échanges avec des élèves
L’athlète était l’invitée récemment du collège de Goulaine. Notamment du groupe Jogger ((Jeux Olympiques Groupe Référent), composé de 18 élèves qui doit se rendre aux Jeux paralympiques en septembre prochain à Paris. Des adolescents qui préparent ce rendez-vous avec des multiples actions, dont la rencontre d’athlètes paralympiques. Celle de Julie Marchand n’a pas manqué d’engendrer des questions. Elève de 5e, Axel s’est interrogé sur les différences entre hommes et femmes dans le handisport. « Ce que je trouve inégal, c’est qu’en handibasket, l’équipe féminine du pays hôte doit passer par un tournoi de qualification alors que les garçons sont qualifiés d’office. Il a même fallu batailler ferme pour que le déplacement soit pris en charge par la Fédération », explique-t-elle
Des collégiens qui auront également retenu qu’il fallait « profiter de la vie ». « Ne prenez pas de risques inutiles. La vie peut s’arrêter très rapidement. Mais quoiqu’il arrive, croyez en vos rêves. Le mien, c’est Paris 2024. », concluaitelle. Lors de ce rendez-vous planétaire, les élèves auront peut-être l’occasion de la rencontrer. En tout cas, ce groupe aura pour tâche de travailler comme des ‘’journalistes’’ avec rencontres et interviews et qu’ils transmettront aux autres élèves du collège par l’intermédiaire de la web radio de l’établissement.