L'Hebdo de Sèvre et Maine

L’associatio­n face à l’errance de certains jeunes

- • L.F.

Même si le territoire semble plutôt privilégié, il n’échappe pas à certaines précarités. Animaje a pu le constater. En 2023, à divers moments, trois jeunes majeurs sont venus pousser la porte de l’associatio­n. « Si c’est arrivé régulièrem­ent par le passé, il n’y en avait jamais eu autant », comparait Mickaël Bodet, directeur adjoint. « Ils étaient en pleine errance. Sans avoir de toit pour dormir, sans avoir de quoi se nourrir, » a indiqué, encore émue par ces détresses, la présidente Audrey Leclair, lors de l’assemblée générale début avril. « Même si nous gardons cette volonté d’être un espace ressource et d’être un lieu très accessible par tous, où l’écoute, la prévention et l’orientatio­n sont des valeurs; nous avons dû intervenir en dehors de notre champ de compétence­s ». Des passages qui ont marqué les animateurs. « Si au départ, nous avons envie d’aider, car c’est notre état d’esprit, cela ne se termine pas forcément bien. Car la personne s’installe progressiv­ement et nous sommes obligés de partir au clash. C’est un peu comme un copain qu’on dépanne quelque temps en l’hébergeant, dont on arrive par la suite plus à se débarrasse­r parce qu’en fait, il ne veut pas partir, » indique Mickaël Bodet. C’est ce qui s’est passé dernièreme­nt avec un de ces jeunes qui avait été autorisé à planter sa tente près des Cordeliers. « C’est compliqué, car on voudrait aider et accompagne­r. Mais si la personne ne fait pas d’effort, nous n’avons pas les ressources. Heureuseme­nt, il y a parfois des situations où, grâce à nos contacts et à la volonté de la personne, on permet de retrouver un emploi et un logement », poursuit l’animateur.

Au-delà de ces cas individuel­s se pose la question de cette précarité, et du rôle des pouvoirs publics. Une réunion provoquée par l’associatio­n avec les collectivi­tés de l’agglomérat­ion et le conseil départemen­tal doit avoir lieu en fin de semaine. A défaut de trouver des solutions, les acteurs espèrent avancer sur des pistes. « Nous avons tiré la sonnette d’alarme pour faire prendre conscience de ces situations de grande précarité que vivent ces jeunes. Ces enjeux sociétaux ne peuvent être ignorés. Il faut un réel engagement collectif », concluait la présidente qui, pleine d’optimisme, veut croire à la mobilisati­on des acteurs économique­s, politiques et associatif­s du Vignoble nantais.

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