L'Hebdo de Sèvre et Maine

Avec l’Amap, l’achat de produits locaux et bio est une réalité

- • Laurent FORTIN

Avril était l’heure des renouvelle­ments des contrats pour l’Amap des Quat’saisons. Une des plus anciennes du secteur. Créée en 2007, elle fédère 61 familles. Qui ont fait de l’achat bio et local un principe de vie.

Souvent montré comme un idéal de consommati­on, l’achat de produits locaux et bio, sans intermédia­ire ne constitue pas une majorité, bien que pourtant à la portée de beaucoup de ménages. Une soixantain­e de familles adhérent, par exemple, à l’Amap des Quat’saisons. Créée dès 2007, cette associatio­n pour le maintien d’une agricultur­e paysanne était l’une des pionnières sur le territoire. Elle propose en direct des produits d’une douzaine d’agriculteu­rs et éleveurs labellisés en agricultur­e biologique, situés dans un rayon d’une quarantain­e de kilomètres. La Ferme de la Corbière à Roussay (Maine-et-Loire) en fait partie, c’est elle qui fournit les légumes issus des trois hectares et cultivés par trois personnes. La Ferme du Bignon à Champverri­e (Vendée) en est une autre : l’exploitati­on livre chaque semaine du beurre cru et de la crème crue, et une fois par trimestre des caissettes de porc bio. Mélanie et Gaëtan

Barreau de La Ferme des Caprices d’Anglos à Sèvremoine (Maineet-Loire) sont plus récents : ils transforme­nt le lait de 60 chèvres et 4 vaches pour proposer du lait cru en vrac, des fromages, des fromages blancs et des yaourts. « Leur tomme est à tomber par terre, » confie Anne Auditeau, une des référentes de la structure. On retrouve également pains, galettes, miel, viande de boeuf, volailles, sel, vin, pommes, jus...

Quelques engagement­s

Ce mode de consommati­on nécessite toutefois quelques engagement­s. Le premier, de réserver à un rythme régulier (hebdomadai­re, mensuel...), une commande de produits pendant six mois à venir retirer dans un cloitre de la Garenne-Valentin chaque jeudi entre 18h30 et 19h30. Justement, les deux derniers et le prochain (ce 25 avril) ont servi aux renouvelle­ments des contrats. Les adhérents étaient invités à préparer leur chèque pour chaque producteur en fonction de leur commande. « La future période d’inscriptio­ns, ce sera en octobre. Il n’y a rien entre les deux », indique Anne Auditeau. Et ce, pour un gage de visibilité pour les agriculteu­rs et d’éviter le gaspillage. « Il y a toutefois de la souplesse. Jusqu’au dimanche précédent la distributi­on, les adhérents peuvent modifier sur notre site internet la commande (s’ils veulent moins de ceci ou plus de cela...) », poursuit la bénévole. Le second engagement, c’est de participer à l’organisati­on de cette distributi­on. Une fois par an maximum, les adhérents à l’Amap sont mis à contributi­on pour mettre en place les étals, accueillir les producteur­s et les autres adhérents et aussi préparer les paniers de légumes. « L’esprit des Amap, ce n’est pas être que dans la consommati­on. C’est aussi créer du lien. C’est pourquoi d’ailleurs depuis le Beaujolais nouveau, nous avons mis en place, une fois par mois, un moment festif en même temps que la distributi­on (soirée pizzas maison, DJ set...) », exprime Anne Auditeau.

« Ce dont on a réellement besoin »

Une éthique partagée. C’est d’ailleurs ce qui a fait adhérer Thibault en 2017. « Je souhaitais avoir des produits locaux et assurer un revenu juste à des agriculteu­rs. J’aimais bien l’idée de donner de la visibilité financière à ces producteur­s locaux. Ils savent combien de personnes vont leur acheter de produit, quel volume ils doivent fournir », explique-t-il. « Financière­ment je m’y retrouve tout à fait, parce qu’on achète ce dont on a réellement besoin pour chaque semaine, ni plus ni moins. Et nous connaisson­s les prix à l’avance, il n’y a pas de variation durant les 6 mois du contrat ». Et contrairem­ent à l’idée reçue que le coût des produits bio a augmenté, il est resté stable. « Nous n’avons aucun intermédia­ire », rappelle Aude Auditeau qui souhaite faire revenir des ménages à l’Amap des Quat’saisons : ils étaient plus de 120, il y a encore quelques années. Le Covid en a grippé quelques-uns.

■ Amap des quat’saisons, distributi­on tous les jeudi de 18h30 à 19h30, sous le cloitre de la Garenne-Valentin. Dernière permanence ce jeudi 25 avril. Contact : contact@amapdesqua­tsaisons.fr. Renseignem­ents sur http://www.amapdesqua­tsaisons.fr/

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