L'Hebdo de Sèvre et Maine

Galissonni­ère : ce dernier rendez-vous va fermer un siècle d’histoire

- • Hervé PAVAGEAU

La famille Lusseaud qui exploitait le domaine viticole de la Galissonni­ère depuis un siècle organise sa dernière porte ouverte, ce samedi 27 avril.

Ce sera une dégustatio­nvente au goût particulie­r, à laquelle le clan s’est préparé. Samedi 27 avril de 10 h à 18 h, la famille Lusseaud organise des portes ouvertes à son domaine de la Galissonni­ère pour la dernière fois. «C’est une porte ouverte qui va se fermer », commente Pierre-Yves Lusseaud, dernière génération à avoir exploité un domaine, connu aussi pour ses manifestat­ions culturelle­s.

Aujourd’hui installé dans le Morbihan où il gère un commerce, le Palletais a tenu pendant de nombreuses années le domaine familial, avec son frère Philippe. A l’été 2023, un drame frappe l’exploitati­on. Juste avant les vendanges, son frère, vigneron, décède brutalemen­t.

Toute une chaîne de solidarité va s’organiser pour la récolte du muscadet du domaine qui s’étendait sur 30 hectares. Des prestatair­es, comme l’entreprise Jarny, mettent à dispositio­n une machine à vendanger ou un pressoir. Des vignerons de la commune, de Gorges et de La Haye-Fouassière prêtent main forte. Le moût est stocké dans les cuves de la cave coopérativ­e du Pallet.

C’est ce millésime 2023, « le dernier de la famille Lusseaud », fait dans la douleur et sous le choc, mais également dans la solidarité, qui sera mis en évidence lors de cette journée spéciale. « On avait des craintes pour ce millésime qui a été vinifié par quelqu’un d’autre. Au final, il est top. C’est une excellente note. C’est un millésime riche et équilibré qui traduit l’empreinte et exprime le terroir de la Galissonni­ère

», se félicite PierreYves Lusseaud.

Une journée de remercieme­nts

Même si le souvenir de Philippe brillera durant cet événement, aucun hommage n’est prévu. «Cela a été fait en octobre dernier », rappelle Pierre-Yves Lusseaud. Pour cette ultime porte ouverte, la famille veut de la simplicité. « La journée se passera comme elle se passera. Ce sera surtout l’occasion de remercier toutes les personnes qui nous ont suivis pendant toutes ces années ».

Des années qui racontent l’histoire d’une famille qui a exploité le domaine de la Galissonni­ère pendant un siècle. « Mon arrière-grand-père s’est installé en 1920. Les premières bouteilles ont été commercial­isées en 1924.

« Pas de repreneur »

Une nouvelle page est à écrire. Depuis le décès du frère vigneron, la famille s’est mobilisée et impliquée pour assurer la continuité de l’exploitati­on. « Chacun a mis sa pierre à l’édifice à son niveau», explique l’ancien Palletais.

L’après n’est pas encore fixé. Le domaine a stoppé les fermages et cédé quelques hectares situés en périphérie, comme à Maisdon-sur-Sèvre. D’autres vignes ont été arrachées. Restent les ilots qualitatif­s et les jeunes vignes à transmettr­e. La famille discute avec des vignerons intéressés pour reprendre des parcelles. « Mais aujourd’hui, contrairem­ent à ce que l’on peut entendre ici et là, il n’y a pas de repreneur à la Galissonni­ère», tient à préciser Pierre-Yves Lusseaud.

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