L'Hebdo de Sèvre et Maine

Finances : « Nous avons agi pour ne pas subir »

Mi-avril, les élus sont revenus sur les comptes 2023. L’heure était en effet à l’approbatio­n de ces derniers. L’occasion pour la majorité de justifier à nouveau la hausse de la fiscalité.

- • Laurent FORTIN

Après le débat d’orientatio­n budgétaire, le vote du budget, l’approbatio­n des comptes administra­tifs est le troisième temps fort des finances de la municipali­té de l’année. Ceux de 2023 étaient donc présentés en séance mi-avril. Les élus de la majorité sont revenus sur leur choix de relever les taux de taxe foncière qui avaient été fortement critiqués par les groupes minoritair­es, mais aussi par des citoyens venus le dire lors des réunions publiques organisées l’hiver dernier. Pour rappel, la municipali­té avait décidé de l’augmenter de 15,5%. Avec la hausse, en parallèle, des bases, cela a rapporté 3,3 millions d’euros supplément­aires.

Hausse fiscale : « un choix courageux »

Des élus de la liste Vertou naturellem­ent qui ont martelé que c’était la bonne décision. « Nous avons pris nos responsabi­lités en demandant un effort aux contribuab­les vertaviens et nous l’assumons encore une fois. Nous avons agi pour ne pas subir. C’est cette responsabi­lité d’aujourd’hui qui fera notre liberté de demain, a lancé le maire Rodolphe Amailland. C’est une augmentati­on, certes importante, mais qui était nécessaire dans notre idée de maintenir un haut niveau de service public à la population. Sans ce choix sage et courageux, nous ne pourrions pas construire un nouveau groupe scolaire, bâtir une cuisine centrale, rénover la mairie ou encore augmenter le nombre de places d’accueil au centre de loisirs ». Des propos corroborés par l’adjoint aux finances. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que nos recettes doivent accompagne­r nos dépenses. Et que notre rôle est de sécuriser ces recettes. Et il nous paraissait bon de trouver un équilibre chez celles-ci : c’est pourquoi, en 2023, avec l’utilisatio­n du levier fiscal, 6 millions d’euros de nos recettes proviennen­t des taxes et 7 millions d’euros de l’emprunt (ndlr. les 11 millions d’euros restant proviennen­t des excédents antérieurs) », expliquait Christian Corbeau qui remerciait également les services de la ville d’être allés chercher un million d’euros de subvention auprès de l’Etat et du conseil départemen­tal.

« Sécuriser l’épargne »

L’élu ne manquait pas de faire également une parenthèse plus pessimiste sur le contexte national. « Quand nous entendons ou nous lisons que l’Etat, dans une conjonctur­e de dégradatio­ns des finances publiques, entend raboter de 2,5 milliards d’euros les dotations aux collectivi­tés locales, par ailleurs premières investisse­uses de France (70%), on doit se protéger ». Christian Corbeau estimait donc que la ville avait la carapace pour supporter de moindres dotations tout en investissa­nt. « L’encours de la dette est de 230 euros par habitant (ndlr. 190 en 2021), quand pour la moyenne nationale des villes de notre taille, il est de 995 euros », rappelait-il.

Une majorité qui a redit qu’elle maintenait son ambition d’investisse­ment. Pour elle, 84% des projets de sa feuille de route sont réalisés, ou du moins lancés. « Nous sommes même au-dessus puisque nous avons une moyenne à 6,3 millions d’euros d’investisse­ments annuels à mimandat, supérieure à notre engagement de 5 millions (ndlr. 5,6 millions d’euros en 2023 dont un million pour le groupe scolaire et 1,2 million pour les offices de restaurati­on). Si bien qu’on sera plus proche d’un niveau d’investisse­ment de 40 millions d’euros plutôt que de 30 en 2026. Sur le mandat dernier, nous avions investi 22,7 millions d’euros, soit déjà 10 de plus que sur le mandat encore d’avant (2008-2014) », exprimait de son côté le maire, Rodolphe Amailland qui soulignait que 3,2 millions d’euros ont servi en 2023, à l’environnem­ent (performanc­e énergétiqu­e des bâtiments, augmentati­on de la flotte verte, projet végétal, végétalisa­tion de la cour des Treilles...) avant qu’on ne le lui reproche. Un maire qui préférait attendre avant de tirer un bilan : « nous sommes à mi-mandat, pas à la fin; et quand j’observe ce que font les autres communes, je me dis qu’on pourra comparer en 2026 toutes les hausses d’impôt et les services et investisse­ments en face », concluait-il.

Pas le choix des minorités

Chef de file de l’opposition Soyons Vertou, Jessy Robert reconnaiss­ait que la majorité avait « retiré le frein à main » par rapport au premier mandat, notamment sur l’environnem­ent et la jeunesse. « Les investisse­ments sont au rendez-vous, mais nous ne partageons pas la manière de faire. Notamment sur le levier fiscal qui nous sacre comme les champions départemen­taux. Alors qu’il y avait moyen de faire autrement, il y a encore peu, notre dette était tellement faible que la ville aurait pu être prêteuse », a-t-il exprimé, demandant par ailleurs la réactualis­ation du plan stratégiqu­e compte du haut niveau d’investisse­ment. Pour sa part, Delphine Coat-Prou, du groupe Vertous écologie et solidarité­s au coeur de la gauche, retenait la baisse de 400 000 euros des droits de mutation (recette fiscale liée au nombre de transactio­ns immobilièr­es et foncières) en 2023. Ce qui interrogea­it la conseillèr­e municipale. Obligeant la collectivi­té, selon elle, à « une extrême vigilance ».

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