L'Hebdo de Sèvre et Maine

Cette nouvelle associatio­n veut créer un habitat inclusif pour les personnes trisomique­s

- • Hervé PAVAGEAU

Toute jeune associatio­n, Emjoy entend construire dans le centre-ville un habitat inclusif pour des personnes trisomique­s. Pour faire connaître son projet, l’associatio­n organise le samedi 25 mai un premier événement public : la Color Run.

LA BRUFFIÈRE. Emjoy, le nom renvoie à deux prénoms d’enfants. Ceux de Laurine Le Bourhis. Il caractéris­e aussi une nouvelle associatio­n domiciliée sur la commune. Emjoy ambitionne de faciliter l’accès à des logements en colocation dans le centre-ville pour des adultes en situation de handicap, en particulie­r ceux atteints de trisomie 21.

Un public que Laurine Le Bourhis accompagne dans le cadre de son travail. Profession­nelle dans des maisons d’accueil et foyers de vie, la présidente de l’associatio­n est aujourd’hui coordinatr­ice d’un service à domicile dans le secteur des Herbiers.

Un habitat en plein bourg

Cette idée de créer un habitat inclusif a germé dans la tête de Laurine Le Bourhis, quand elle était jeune adolescent­e.

« De 8 à 12 ans, j’ai accompagné une enfant trisomique au centre aéré lors des activités. Cette personne a déménagé pour aller dans une autre structure. Je ne l’ai jamais revue. C’est à cette période-là que je me suis dit que je voudrais construire une maison pour les personnes atteintes de trisomie 21 avec qui j’ai une attache particuliè­re. Pour qu’elles aient un foyer à elles comme tout le monde », explique la présidente de l’associatio­n créée en 2023.

Aujourd’hui âgée de 27 ans, la mère de famille a décidé de faire grandir son projet. La présidente­de l’associatio­n se donne trois ans pour construire une maison dans le bourg de la commune, à deux pas des services : centre médical, supermarch­é, pharmacie .... « L’un des critères pour le rendre inclusif », indique la présidente.

« L’habitat est destiné à six personnes trisomique­s », explique Laurine Le Bourhis. Le programme prévoit des appartemen­ts privés avec salle d’eau personnell­e et des pièces de vie commune (salon, salle à manger, cuisine, terrasse) que partagerai­ent les colocatair­es. « Le savoir-alerter est le critère d’éligibilit­é. Les locataires doivent avoir une certaine autonomie. Ils doivent être capables de faire un numéro d’urgence en cas de malaise, d’incendie… », explique Laurine Le Bourhis.

Une convention avec le Départemen­t

Dans le cadre d’un appel d’offres, l’associatio­n, qui doit signer une convention avec la collectivi­té mi-mai, a déposé un dossier auprès du Départemen­t de la Vendée qui subvention­ne ce type d’habitat inclusif (une trentaine de dossiers dans le départemen­t). L’aide étudiée au cas par cas peut aller de 15 000 à 120 000 euros.

Un terrain aussi a été fléché. L’associatio­n travaille sur ce dossier avec la commune. Le levier le plus difficile à débloquer, c’est l’investisse­ment. Le coût de projet est estimé à 585 000 €. « La subvention du Départemen­t peut avoir un effet levier», indique la présidente d’une associatio­n qui a lancé une page internet pour recevoir des dons et du mécénat.

Une mission de coordinatr­ice

Cinq entreprise­s locales ont déjà versé 1200 euros à Emjoy, qui prépare un premier grand rendez-vous public le 25 mai pour récolter des fonds et faire connaître le projet (lire encadré).

Dans cette maison, Laurine Le Bourhis aurait un rôle de coordinatr­ice. Sa rémunérati­on proviendra­it de l’aide à la vie partagée que perçoivent les personnes en situation de handicap. Comme une aidante, elle accompagne­rait les locataires dans leur vie quotidienn­e. L’associatio­n entend aussi tisser des liens et des passerelle­s avec les structures et associatio­ns locales.

Bien que la maison inclusive soit loin de sortir de terre, l’associatio­n a déjà reçu des demandes. «Deux personnes qui vivent sur la commune sont intéressée­s », précise Laurine Le Bourhis qui vient de recevoir un troisième appel. Preuve que ce mode d’habitat qui rompt l’isolement social, apprend « à vivre ensemble », et développe l’autonomie répond à des besoins.

■ Associatio­n Emjoy : contact au 06 40 30 27 05, associatio­n.emjoy@gmail.com. Page associativ­e : www.helloasso. com/associatio­ns/emjoy

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Teddy Durand, trésorier, Laurine Le Bourhis, présidente, et Fiona Le Bourhis, secrétaire de l’associatio­n Emjoy.

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