Les jeunes de l’Outil en main plongés dans le monde de l’entreprise
Née il y a 33 ans, la société Minco, spécialisée dans les menuiseries à très faible impact carbone, a reçu dernièrement des jeunes de l’association l’Outil en main, venus découvrir son savoirfaire. L’entreprise, qui ne comptait que son créateur Thierry Desfossés à ses débuts, évolue aujourd’hui avec 230 à 280 collaborateurs.
Couvrant les communes d’Aigrefeuille-sur-Maine, La Planche, Remouillé et Vieillevigne, la section Sud Vignoble de l’Outil en main, née en novembre 2021, a pour objectif d’initier des jeunes dès l’âge de 9 ans aux métiers manuels grâce à des gens de métier, bénévoles à la retraite, avec de vrais outils et au sein d’un vrai atelier.
Ainsi, tous les mercredis après-midi (hors vacances), une vingtaine de jeunes se retrouvent dans un local à La Planche où ils découvrent des métiers du bâtiment et du patrimoine tels que celui de carreleur, de charpentier, de maçon, de plombier… mais aussi des métiers d’art ou de bouche.
Une dizaine de jeunes visiteurs
Pour fonctionner, et notamment pour payer une partie de ce local privé, l’association s’est entourée de précieux partenaires financiers, dont la société Minco spécialisée dans les menuiseries hybrides écoconçues, qui a par ailleurs ouvert ses portes à une dizaine de jeunes mercredi 17 avril.
Responsable communication au sein de l’entreprise aigrefeuillaise trentenaire, c’est Freddy Thomin qui les a accueillis. Lui-même a intégré l’équipe il y a 19 ans à l’atelier. «Mais cela n’a plus rien à voir aujourd’hui avec ce que c’était. On en était encore à mettre les joints avec de l’eau savonneuse et maintenant, on est passé à quelque chose de beaucoup plus industrialisé » leur a-t-il expliqué. De nombreuses tâches sont toutefois encore faites à la main. « C’est l’une de nos forces, c’est ce qui nous permet de faire beaucoup de choses atypiques », souligne-t-il.
Ce spécialiste de la fenêtre et porte d’entrée hybride, c’està-dire en « bois intérieur et aluminium extérieur » ne fait que ça. « L’aluminium nous permet de protéger le bois à vie contre les intempéries et les agressions extérieures. Y compris le soleil ». Au mieux, Minco fabrique 2 500 fenêtres par semaine.
Des nichoirs à oiseaux à l’origine
Pour la petite histoire, c’est par le biais d’une demande de fabrication de nichoirs à oiseaux de l’entreprise auprès de l’association que les échanges ont réellement démarré. Depuis, 16 nichoirs ont été construits par les jeunes de l’Outil en main. 32 autres avaient été réalisés précédemment lors d’une opération en interne.
Les 7 ha de terrains de l’entreprise, pour 33 000 m² couverts, sont aussi une terre d’accueil pour des ruches montbertaines. Même si « elles ne sont pas encore là, car le terrain est encore un peu humide », admet Freddy Thomin. Un projet d’écopâturage est également sur les rails, tandis que les 2400 m² du bâtiment récemment construit sont parés de panneaux photovoltaïques. Cependant, si l’installation a débuté il y a un an, l’entreprise n’a pas encore reçu l’autorisation qui lui permettra de produire « 12 % de l’énergie électrique consommée », précise Laurent Aubret, le guide durant la visite.
Concilier productivité et écologie
Côté environnemental, Minco possède par ailleurs « une déchetterie interne avec une trentaine de filières. Sur 600 tonnes de déchets, il y en a 30 non recyclables», poursuit le guide. « Aujourd’hui, on en arrive à un point où on a de la peine à trouver des filières pour réduire nos déchets. Alors on travaille en amont ». Minco est d’ailleurs en pleine mutation et à l’oeuvre pour devenir une entreprise régénérative, « c’est-à-dire qu’elle crée plus, qu’elle ne prélève ».« Pour ça, il faut travailler sur le recyclage, l’économie circulaire et la ressource en utilisant notamment des matériaux qu’on ne connaît pas comme le bambou », met en avant Freddy Thomin. L’entreprise aigrefeuillaise s’intéresse également aux propriétés du lin. À l’issue de la visite, les enfants se sont dits impressionnés par le fait que «Minco, c’est assez grand». Et même si pour certains le bois ne les intéresse pas particulièrement, « la découpe avec le robot et les grosses machines » les a quand même marqués lors d’une étape de l’usinage. Pour d’autres qui aiment le matériau, « c’est la construction des fenêtres », qui a été frappante.
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