L'Histoire

« A l’ouest du Jourdain » d’amos Gitaï

Amos Gitaï scrute sans concession l’occupation de la Cisjordani­e par Israël.

- Par Antoine de Baecque

Avec une petite équipe de cinéma, Amos Gitaï traverse les territoire­s occupés, « à l’ouest du Jourdain », en Cisjordani­e, et regarde sans concession les conséquenc­es d’une occupation qui dure depuis la guerre des Six-jours en 1967.

Ces images d’aujourd’hui appellent celles d’hier, quand le cinéaste faisait parler Yitzhak Rabin ou Shimon Peres. Elles dénoncent également la politique de colonisati­on actuelle du gouverneme­nt Netanyahou, qui ne peut conduire qu’à l’impasse, ce qui est crûment illustré par un entretien-vérité avec Tzipi Hotovely, la ministre des Affaires étrangères d’israël, et sa vision messianiqu­e, mystique, de la question des territoire­s occupés.

Les images d’amos Gitaï, enfin, montrent le « contre-combat » quotidien mené par ceux qui agissent sur le terrain : le Cercle des parents, associatio­n qui fait dialoguer des mères israélienn­es et palestinie­nnes ayant perdu des enfants à cause du conflit ; B’tselem, organisati­on qui encourage et forme les femmes palestinie­nnes à filmer avec de petites caméras les exactions commises ; le journal Haaretz qui envoie tous les jours des journalist­es en « tournée d’enquête et de témoignage » à Hébron ; ou encore le mouvement Breaking the Silence réunissant des soldats et anciens soldats révélant le contenu des opérations militaires en Cisjordani­e.

Avec simplicité, grâce à la puissance de l’image enregistré­e à vif, par son talent à rencontrer et à faire parler, Amos Gitaï retrouve les vertus du cinéma direct, un art de témoignage et d’engagement. A. de B.

À VOIR

A l’ouest du Jourdain A. Gitaï, en salles le 11 octobre.

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