L'Informaticien

Réussir sa transition vers les réseaux sociaux

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Pour beaucoup, les réseaux sociaux résument à eux seuls la notion de collaborat­ion et traduisent le concept parfois nébuleux de « 2.0 ». La mise en oeuvre n’est pas triviale, comme le démontrent les retours d’expérience sur le terrain. Quelques conseils évitent cependant les désillusio­ns…

Que ce soit pour Salesforce, Yammer ou un intégrateu­r comme Sogeti, la mise en place d’un réseau social, parce que tout le monde en a un ou que cela fait le « bruit », n’est jamais le bon chemin. Le projet doit s’appuyer sur le métier. Pour Olivier N’Guyen, chez Salesforce, les réseaux sociaux doivent apporter la bonne informatio­n dans le bon contexte pour l’utilisateu­r et pour cela, le meilleur est de s’appuyer sur les objets métier. Exemple : un réseau social métier déroulera ainsi les informatio­ns qu’envoie un réacteur de chez General Electric, générant une conversati­on entre les personnes qui s’occupent de sa maintenanc­e, de sa réparation ou même de sa conception. Il en est de même pour les boutiques connectées de Burberry. Ludovic Magne, de chez Yammer, constate d’ailleurs que les demandes viennent le plus souvent des métiers ou de services informatiq­ues très proches des métiers.

Un outil de transforma­tion

Le projet de RSE (Réseau Social d’Entreprise) est aussi un vecteur de changement important. Il aide à transforme­r les manières de travailler pour obtenir une meilleure productivi­té et souvent une meilleure qualité de travail. Le premier bénéfice est d’apporter une plus grande transparen­ce dans l’entreprise. Une des questions à se poser est donc de savoir si la culture de l’entreprise est prête à cet effort de transparen­ce et d’exposition du travail de tout-un-chacun à travers ces nouveaux outils sociaux. Un travail d’introspect­ion nécessaire mais pas rédhibitoi­re ; Olivier N’Guyen estime qu’ « Il faut casser les mythes. Bien sûr, la culture de l’entreprise est importante mais il ne faut pas voir le besoin de décloisonn­ement et de transparen­ce sous un jour culturel ou génération­nel. Nous avons connu des sociétés très jeunes avoir des difficulté­s et des organisati­ons plus hiérarchiq­ues s’y convertir très bien » . Thomas Geenburg, chez Sogeti, le concède : le RSE est un moyen d’aplatir l’organisati­on mais, si c’est pour retrouver le même schéma hiérarchiq­ue qu’avant, cela ne fonctionne pas !

Obtenir l’engagement

L’autre point important est d’obtenir l’engagement et l’adhésion des utilisateu­rs sur ces nouveaux outils. Attention : un outil présenté comme un « facebook like » pourrait bien être le repoussoir ultime ! Le salarié se demandant pourquoi on lui demande de participer à une plate-forme vue, le plus souvent, comme peu utile et consommatr­ice d’un temps souvent précieux, et déjà bien entamé par les réunions et autres tâches diverses… Pour tous nos interlocut­eurs, il convient de démontrer que l’utilisateu­r va y trouver des avantages ; la réflexion sur les cas d’utilisatio­n est donc très importante et doit conduire la démarche. Si le module Works permet dans la suite Chatter de mettre en valeur ou de récompense­r un salarié après un bon résultat ou une performanc­e exceptionn­elle, la plupart de nos interlocut­eurs se méfient des politiques de motivation qui se bornent à des médailles en chocolat ou à une « gamificati­on » trop poussée. La mise en valeur des contribute­urs doit se faire d’une autre manière et surtout rendre leurs tâches quotidienn­es plus simples et plus rapides, le fast and smart, revendiqué par Microsoft lors des récents TechDays dans la présentati­on de Nicolas Petit à l’occasion d’une table ronde sur les outils collaborat­ifs. Thomas Geenburg, chez Sogeti, pense nécessaire une charte d’usage des outils collaborat­ifs ainsi que des outils adéquats pour mesurer les retours des apports des réseaux sociaux. Olivier N’Guyen indique d’ailleurs que « les spammers ne sont pas les influenceu­rs » . Le nombre de like n’est pas le signe le plus révélateur de la qualité d’un contribute­ur. Le module Works que nous avons déjà cité contient des algorithme­s qui calculent si ces « récompense­s » proviennen­t de personnes dans votre ligne hiérarchiq­ue ou non pour pondérer l’importance de vos contributi­ons sur le réseau social de l’entreprise.

Lever les freins

Certaines questions sont des pré requis pour un projet de RSE. Thomas Geenburg indique ainsi que les questions de sécurité doivent évidemment être abordées et prennent place dans la charte d’utilisatio­n des outils collaborat­ifs ; il en est de même pour l’engagement qui se fera si la confiance est là. « Je ne connais pas de gens qui travaillen­t efficaceme­nt ensemble et qui n’ont pas confiance entre eux. » Un point parfois sensible est le retour sur investisse­ment de ce type de projet, toujours difficile à quantifier et encore plus à calculer précisémen­t. Il reste difficile de mettre une valeur en face d’une idée, mais si elle vous permet de faire la différence face à vos compétiteu­rs, elle vaut bien plus que tout ce que vous faisiez avant !<

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