Aruba IT : un nouvel acteur en France
« Encore un ?! » Telle fût notre réaction lorsque, sans ciller, une attachée de presse nous informait de l’arrivée d’un énième acteur du Cloud sur le marché français… Un marché qui est « médiatiquement saturé » , assure Éric Sansonny, qui a pris les rênes de cet acteur italien en tant que directeur général France. Aruba IT, deux millions de clients dans le monde, est peu connu dans nos contrées pour la simple et bonne raison que c’est l’un des rares à avoir attaqué le marché de l’Est européen – numéro un en Slovaquie, Hongrie, Pologne, etc. – avec des offres d’hébergement. « Aruba IT, c’est l’OVH italien » , s’amuse à comparer Éric Sansonny, qui nous explique que la stratégie d’expansion vers l’Est n’était pas compatible, pour le moment, avec le secteur du Cloud computing. « Cette région n’est pas notre priorité puisque le gros du potentiel est sur l’Europe de l’Ouest. Le marché, à l’Est, n’est pas encore assez mature » , juge-t-il : d’où l’arrivée d’Aruba IT en France avec une offre baptisée Aruba Cloud ( www.arubacloud.fr). Le marché hexagonal est-il donc vraiment saturé ? Pour nous, il est clair que oui. En revanche – et comme nous le démontrons dans ce dossier –, il est encore loin d’être mature. Il reste donc des places à prendre et c’est à la meilleure stratégie qui l’emportera. C’est donc sous cet angle qu’Aruba a choisi d’attaquer le marché français : « Notre originalité ? Nous avons une approche « glocale » – globale + locale –, avec notre propre technologie, nos propres interfaces, mais on veut fournir une expérience locale à tous nos clients » , nous explique le directeur d’Aruba dans l’Hexagone. Plus important : « Aujourd’hui, les acteurs du marché ont tous fait des choix qu’ils imposent à leurs clients. Nous essayons d’apporter de la souplesse, par exemple en mettant à disposition des hyperviseurs comme ceux de Microsoft et de VMware. On réfléchit à inclure KVM également, et une offre avec un Hyper-V low-cost est déjà en place. »
Rester le plus ouvert possible
Aruba tente donc de s’affranchir des contraintes technologiques et de rester le plus ouvert possible, ce que confirme encore Éric Sansonny : « Nous voulons absolument être interopérables. Nos services cloud sont disponibles à travers des API qui sont publiques. Nous avons d’ailleurs rejoint la fondation Apache et l’initiative DeltaCloud ( http://deltacloud.apache. org, ndlr), garant de l’interopérabilité entre Rackspace, GoGrid, Amazon, VMware, IBM, etc. » Aruba Cloud se veut une offre bien plus complète que ça mais insiste aussi sur les tarifs « abordables, similaires ou inférieurs à ceux d’Amazon » . Mais, surtout, c’est sur la localisation des données que frappe fort le service, en permettant aux utilisateurs de choisir dans quel datacenter ils souhaitent que résident leurs données. Grâce à un partenariat avec Equinix notamment (Paris, Francfort, Londres), mais aussi avec ses propres datacenters – trois en Italie et un en République tchèque. De quoi enfoncer une grosse épine dans le pied des « Clouds souverains » (lire article L’Informaticien n°107, p. 38), qui jouent beaucoup sur cet aspect local. D’autant plus que les objectifs sont sérieux : 20 000 à 30 000 VM lancées d’ici 18 à 24 mois.