STRATÉGIES
IBM voit l’entreprise à travers le prisme social ......... p. 40
PÀ l’occasion d’IBM Connect 2013, la manifestation qui prend la suite de Lotusphere, IBM a résolument mis le cap sur le social. Nouvelles versions de Notes, de Domino, de Connections, intégration d’applications en suites dédiées au commerce ou à la gestion des ressources humaines… Donc IBM n’a plus qu’une expression à la bouche : le « Social business ».
our fêter les vingt ans de Lotusphere, IBM a rebaptisé sa manifestation « IBM Connect », manière de marquer le passage du collaboratif au social. Et pour l’édition 2013, c’est à l’acteur hollywoodien Joseph Gordon-Levitt que IBM a laissé le soin de convaincre l’audience que l’avenir appartient au social. Acteur dans des films comme Inception ou The Dark Knight Rises, le troisième opus de Batman, Joseph Gordon-Levitt est aussi réalisateur et producteur. Pourquoi lui ? Parce qu’il a créé HitRECord, « une société de production ouverte et collaborative » , a-t-il expliqué. Et de donner en exemple un film d’animation créé à partir d’un poème, The man with a turnip for a head*. Ce film est le fruit de 295 contributions uniquement sur Internet. Untel a proposé un style d’image, qui les a colorisées, un autre a composé la musique, chacun a enregistré son instrument, un autre encore a fait le montage vidéo… Au final, ce film a été présenté dans différentes manifestations et il a rapporté de l’argent. HitRECord a conservé la moitié des bénéfices et proposé en ligne une répartition de l’autre moitié entre les intervenants. Chacun a pu commenter, demander plus ou signaler une contribution oubliée. « Cette façon de faire préfigure une toute nouvelle approche de la créativité » , a insisté Alistair Rennie, general manager, Collaborative and Social software d’IBM.
Un marketing hyper personnalisé
Cette approche a aussi donné le ton d’IBM Connect 2013 : du social, du Cloud computing, du collaboratif, et encore du social, au sens anglo-saxon du terme, bien sûr ! S’appuyant sur différentes études des cabinets McKinsey et Forrester, de la MIT Sloan Management review ou de l’IBM Institute for Business Value, IBM a affirmé à plusieurs reprises que les entreprises qui sauraient utiliser les solutions logicielles analytiques et sociales gagneraient un avantage compétitif certain sur leurs concurrents. « Le Social business était une idée émergente. C’est devenu une plate-forme essentielle pour aider les entreprises à fidéliser leurs clients et à tirer le meilleur de leurs employés » , a précisé Alistair Rennie. Le marketing et les ressources humaines étaient en effet à l’honneur lors de la manifestation et des nombreuses sessions de témoignage utilisateur. Pour le marketing, les médias sociaux et les logiciels d’analyse prédictive sont devenus des outils incontournables pour individualiser et personnaliser la relation client. Face à des clients toujours plus exigeants et mieux informés, la solution d’IBM, baptisée Customer Experience Suite, propose de nouvelles fonctionnalités pour permettre aux directions marketing de concevoir, de tester et d’optimiser très rapidement et très facilement de nouvelles campagnes de publicité ou de promotions, par exemple. Ces campagnes peuvent être relayées instantanément sur les réseaux sociaux et les sites marchands et elles se mettent automatiquement au format du terminal du client, qu’il s’agisse d’un mobile, d’une tablette ou d’un ordinateur. IBM prétend, grâce à ce marketing hyper personnalisé, pouvoir savoir ce que veut un client avant le client lui-même, et ce où qu’il se trouve !
Un échec de recrutement coûte cher
En matière de ressources humaines (RH), IBM intègre les fonctionnalités de la suite de Kenexa, société rachetée en décembre 2012 pour 1,3 milliard de dollars. Les différents logiciels ont été intégrés en une suite dénommée IBM Employee Experience Suite.
Celle-ci exploite largement le social et l’analytique pour identifier les profils à recruter, gérer les recrutements et l’accueil des nouveaux embauchés, mais aussi suivre leur carrière, leur suggérer des formations, enregistrer leurs résultats et permettre le partage d’expériences avec les experts de l’entreprise. Ces nouvelles solutions vont bien au-delà de la stricte gestion administrative. « Le but de cette suite est de recruter les bonnes personnes au premier coup car un échec de recrutement coûte cher. On estime le coût du remplacement d’une personne à deux fois son salaire annuel » , précise Kevin Cavanaugh, vice-président Business & Technical Strategy pour la division IBM Collaborative Solutions. Et de poursuivre : « La dimension analytique aide à recruter non pas les plus chers, mais ceux qui correspondent le mieux aux objectifs de l’entreprise. La dimension sociale permet le partage d’expertises, la recommandation et l’étude du comportement des individus. » Autant d’aspects que IBM devra adapter aux législations en vigueur en Europe où les règles de confidentialité qui s’appliquent aux employés empêchent d’utiliser ou de stocker certaines informations. « Nous serons parfaitement conformes, partout dans le monde » , promet Rudy Karsan, co-fondateur et CEO de Kenexa, « grâce au Cloud computing, il sera facile de mettre l’application en conformité au niveau du datacentre. »
Une version majeure de Notes & Domino
Sur le plan des technologies, toutes les solutions présentées par IBM sont désormais dans le Cloud, en mode SaaS. « Cela permet à des entreprises de toutes tailles d’utiliser nos solutions et de les faire évoluer en fonction de leurs besoins » , ajoute Kevin Cavanaugh. IBM a consolidé les solutions des plus de vingt sociétés acquises au cours des trois dernières années. « Et nous dépenserons encore une vingtaine de milliards de dollars pour acheter d’autres sociétés et intégrer leurs solutions » , n’a pas hésité à affirmer Mike Rhodin, vice-président senior de Software Solutions Group. L’ensemble constitue la plate-forme Social Business et comporte les suites Employee et Customer Experience, mais aussi WebSphere, les solutions de gestion de contenu, la suite Social Analytics, la plate-forme de réseaux sociaux Connections, dont la nouvelle version 4.5 est disponible à compter du mois de mars, et la nouvelle version majeure de Notes & Domino, la première en cinq ans ! Dans sa version 9.0, IBM Notes & Domino bénéficie désormais de l’appellation Social Edition. Disponible depuis ce mois de mars, cette solution permet la gestion des documents de bout en bout y compris sur mobile. Toutefois, devenir sociale pour une entreprise est un vrai projet de transformation. « Il ne s’agit pas d’un simple régime, mais d’un vrai changement de mode de vie » , a illustré Sandy Carter, vice-présidente en charge des ventes et de l’évangélisation Social Business and Collaboration Solutions. Adopter le Social Business change l’organisation de l’entreprise, sa façon de travailler, d’échanger, de vendre. Bien connaître ses clients pour leur vendre mieux et plus, savoir où sont les experts dans son entreprise et tirer le meilleur de ses employés ne seront pas à la portée de tous. Surtout, il faut songer à former les nouvelles générations à ce Social Business et trouver des moyens pour convaincre les réfractaires. Bref, les entreprises ne deviendront pas « sociales » d’un coup de baguette magique !
http://www.hitrecord.org/records/655204