DELL VEUT REPRENDRE SON INDÉPENDANCE
WALL STREET DÉDAIGNE LA HIGH TECH
Au début de 2013, le groupe informatique américain Dell, plombé par la déprime du marché des PC, dont il est toujours le numéro 3 mondial, a décidé de poursuivre ses activités à l’abri des marchés. Il va être racheté par son PDG, Michael Dell, appuyé en cela par le fonds Silver Lake. Fondateur du constructeur, Michael Dell estime que la Bourse sousvalorise le 3e constructeur mondial de PC qui a pourtant fortement amélioré sa rentabilité. Il peut en effet désormais redouter une OPA hostile. Le fondateur souhaite donc racheter les actions des « petits porteurs » – soit 55 % –, mais se heurte déjà à quelques récalcitrants. Le prix proposé était de 13,65 dollars par action. Mais le Texan a déjà fait face à la fronde de deux des plus gros actionnaires indépendants, à commencer par plus gros, Southeastern Asset Management Inc. (7,5 % du capital de Dell). Pour lui, la valorisation à 24,4 milliards sous-évalue la valeur réelle du groupe. En septembre dernier, son patron Mason Hawkins avait estimé la valeur de l’action « dans le bas de la vingtaine » . Nous sommes encore loin du compte. Dans son combat, il est accompagné par T Rowe Price, détenteur de 4,4 % du capital de Dell. Certes, l’action Dell est probablement sous-évaluée, mais pour Michael Dell et le fonds Silver Lake, si rien ne se passe, le cours de l’action risque de rapidement passer sous la barre des 8 dollars. Ainsi, les actionnaires pourraient perdre bien plus en très peu de temps. Des milliards de dollars sont en jeu, il n’est pas anormal que le climat soit tendu.