COUVERTURE 4G
LE NERF DE LA GUERRE
En matière de déploiement du réseau 4G, les opérateurs agissent selon leurs stratégies respectives. SFR, le premier en France à avoir lancé une offre commerciale, annonce aujourd’hui six villes couvertes : Lyon, Villeurbanne et Montpellier, mais aussi Puteaux, Courbevoie et Nanterre qui sont les trois communes qui couvrent chacune partiellement le quartier de Paris La Défense. « Nous voulions aussi attaquer rapidement le marché des entreprises » , explique Alexandre Wauquiez, directeur marketing réseau de SFR. Persuadé qu’il y a pour la 4G un « vrai intérêt de la part des particuliers et des entreprises » , SFR a donc voulu miser sur le secteur le plus « business » de la capitale, qui est aussi pour lui une superbe vitrine sur le monde international des affaires. Précision importante de SFR : « Lorsqu’on annonce la couverture d’une ville, on parle de toute la ville et pas uniquement de certains quartiers. Notre stratégie consiste à couvrir les villes puis, dans un deuxième temps, leur périphérie. » Il est encore difficile de faire des prévisions précises sur l’extension du réseau à moyen/long terme. SFR compte couvrir « 50 % de la population en 4G d’ici deux ou trois ans. On pense que les 90 % seront atteints à la fin de la décennie » , avance-t-il, prudemment. Le déploiement de la 4G sera plus rapide que celui de la 2G ou de la 3G car les opérateurs pourront réutiliser leurs sites. Mais il est difficile d’être précis quant à la rapidité de mise à niveau des antennes. Orange a quant à lui choisi une stratégie différente de celle de son concurrent SFR, à savoir dévoiler les offres et forfaits le 7 février, puis ouvrir le réseau le 4 avril sur quinze villes d’un coup. Pourquoi cette stratégie en deux temps ? « Parce que notre stratégie est celle d’un opérateur national et leader » , nous indique le directeur data mobile d’Orange, Philippe Brun. « Nous ne déployons pas ville par ville car nous ne considérons pas qu’une ville soit suffisante pour parler de couverture 4G. Nous voulions un nombre de villes important dès le début pour rapidement atteindre une masse critique. » Philippe Brun
assure lui aussi que chaque ville annoncée sera très bien desservie. « À Marseille par exemple, nous avons déjà 150 sites en 4G, ce qui représente 90 % des sites 3G » , précise-t-il. « L’enjeu n’est pas de faire la course mais de répondre à nos clients qui veulent le meilleur équipement, avec le meilleur réseau et des débits toujours plus rapides. » Sur ce même sujet du déploiement 4G, Bouygues Télécom garde le mutisme en attendant la décision de l’Arcep. Mais on sait qu’il a déjà couvert Lyon, ville dans laquelle Bouygues a réalisé tous ses tests. Le site www.antennesmobiles.fr nous indique toutefois qu’il a commencé la couverture d’autres villes comme Nantes, Bordeaux, Poitiers, Villeurbanne, Paris, Toulouse ou Grenoble.
Selon nos sources, en termes d’antennes compatibles 4G déployées, voici le résultat des courses : premier : Orange – avec 423 antennes ; deuxième : Bouygues Télécom – avec 351 antennes ; troisième : SFR – avec 289 antennes ; quatrième : Free – avec 14 antennes.
La 4G pour les professionnels
S’il est quasi certain que ce sont les utilisateurs grand public qui s’approprieront la 4G au début, les entreprises devraient rapidement y trouver de réels usages. « Ils ont un véritable besoin de débit, de consommation, et notamment sur les offres clé 4G » , souligne Philippe Brun d’Orange. Même constat pour Alexandre Wauquiez de SFR, qui note toutefois que « le marché des clés est en déclin, notamment depuis que le smartphone peut être utilisé en tant que modem » . SFR Business Team se charge de commercialiser des routeurs, des clés et des forfaits pour ces professionnels. Quant à Orange, il avait annoncé en novembre dernier « L’édition spéciale 4G » , soit 15 Go pour bénéficier du très haut débit en mobilité à partir de la tablette Samsung Galaxy Note 10.1 et de la clé 4G E392 de Huaweï, pour un abonnement mensuel de 79 € HT par mois, avec engagement de 12 mois.<
« Le refarming aura lieu après l’attribution des fréquences
800 et 2 600 MHz »