« Orange et SFR
Depuis qu’il a demandé la réutilisation des fréquences 1 800 MHz, Bouygues Télécom est accusé par ses trois concurrents de vouloir « prendre des chemins de traverse » , de « distorsion de concurrence » , de vouloir profiter d’un avantage déloyal. La concurrence affirme qu’ils n’auraient pas payé des centaines de millions d’euros pour les fréquences 800 et 2 600 MHz s’ils avaient su qu’ils pouvaient réutiliser celles de la bande 1 800 MHz pour déployer la 4G. Mais pour Bouygues Télécom, et son secrétaire général Didier Casas, c’est un mensonge : « L’Arcep, et le droit communautaire, ont indiqué que le refarming aurait lieu “après ” l’attribution des fréquences 800 et 2 600 MHz dans une consultation publique datant de juillet 2010. Orange et SFR savaient forcément ! » Didier Casas s’amuse donc de l’étonnement de ses concurrents. Dans la consultation de l’Arcep, on peut effectivement lire que la question a « été soulevée au premier trimestre 2010 par deux opérateurs mobiles » . Deux opérateurs mobiles qui sont Bouygues et… Orange. C’est en tout cas la défense de Bouygues Télécom. « La Commission Européenne a expliqué que le refarming serait possible après le 31 décembre » , et après la vente des fréquences 800 et 2 600 MHz. Nous étions alors le 27 avril 2011 et tout le monde, visiblement, était au courant.
Harmoniser les fréquences en Europe
Si l’Arcep accepte la réutilisation de la fréquence 1 800 MHz, cela indiquera aussi qu’un opérateur comme Free, qui en est
dépourvu, aura accès à ces fréquences. « Free a demandé la réallocation de celles-ci pour 2016. C’est incompréhensible, car un opérateur a besoin de fréquences pour émettre. Free est en forte croissance et devrait en avoir besoin. » Pour Didier Casas, l’utilisation de la bande 1 800 MHz permettrait aussi d’harmoniser les fréquences en Europe. Et si Orange et SFR freinent des quatre fers, il y a une raison. « Orange, parce que son spectre 1 800 MHz est utilisé pour faire de la voix. Il est très chargé, avec son propre trafic 2G mais aussi avec celui de Free, qui est essentiellement 2G » , avance-t-il. Orange aurait donc du mal à réutiliser son spectre 1 800 MHz tant que court l’accord d’itinérance avec Free, et qui lui rapporte au passage plusieurs centaines de millions d’euros par an. Pourtant, en regardant les pays européen où se trouve Orange, on s’aperçoit qu’il utilise partout le spectre 1 800 MHz… Pour SFR, ce serait une autre histoire, selon Didier Casas : « SFR est l’opérateur qui a le moins de stations de base développées sur le territoire » , assure-t-il, « En réalité, c’est le moins avancé dans le déploiement de la 4G. »